Le commerce en ligne constitue une nouvelle question de mort ou de vie pour les animaux sauvages, a averti le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) dans son rapport rendu public mardi à Bruxelles.
Des enquêteurs de l'IFAW ont retrouvé, rien qu'en six semaines de cette année plus tôt et que dans 16 différents pays, 33 006 animaux sauvages vivants ou leurs parties corporelles disponibles pour le commerce en ligne. Les pays concernés sont Allemagne, Bahrein, Bélarus, Belgique, Canada, Chine, Emirats arabes unis, France, Hollande, Kazakhstan, Koweït, Pologne, Qatar, Royaume-Uni, Russie et Ukraine.
Les enquêteurs se sont concentrés sur les animaux protégés par la Convention internationale sur le commerce de la faune et de la flore menacées par l'extinction (CITES), a précisé l'IFAW, ajoutant qu'ils n'ont profité que "des sources ouvertes" accessibles par tout le monde sur la toile Internet.
9.482 publicités sur la vente d'animaux les plus menacés dans la CITES sont estimées à une valeur de 11 millions de dollars américains au moins, et 54% d'entre elles concernent des animaux vivants qui pourraient être envoyés par le courrier à leurs acheteurs.
L'IFAW a exprimé sa vive préoccupation sur le commerce d'animaux sauvages dans le monde et la cyber-criminalité dans ce domaine. L'ivoire, des reptiles et des oiseaux exotiques sont les trois premières victimes du commerce illégal, dont la liste est encore longue avec de nombreuses espèces de tortues, la corne de rhinocéros, l'os de tigre, des grenouilles venimeuses, des lézards dont des geckos, des guépards vivants, des primates, y compris des babouins, des chimpanzés et des ouistitis, ainsi que des ours.
Dans son rapport, l'IFAW a estimé que "l'ampleur choquante du commerce en ligne d'animaux sauvages pose une menace réelle pour les animaux sauvages, lorsque le braconnage atteint un niveau sans précédent". Il a appelé à mettre la main sur la cybercriminalité concernant les animaux sauvages.
Dans le cadre de sa réaction au rapport de l'IFAW, la députée du Parlement européen, Mme Catherine Bearder, a souligné que l'Union européenne "peut et doit éradiquer ce commerce ignoble d'animaux menacés par l'extinction". Elle avait envoyé, il y a quelques semaines, un message signé par 81 eurodéputés au Commissaire européen aux affaires maritimes et à la pêche, Karmenu Vella, pour recommander un Plan d'action de l'Union européenne contre le crime lié aux animaux sauvages.