Le vice-président kenyan William Ruto a mis en garde dimanche contre une action de masse que les opposants à la nouvelle loi anti-terroriste pourraient lancer, estimant qu'une telle action risquer de créer davantage de confusions dans le pays.
"Prendre les questions dans les rues ne pourra pas aider à régler le problème, mais conduire plutôt à davantage de confusions. Nous ne devons pas recourir à l'action de masse car la concurrence sur les problèmes peut être réglé par l'utilisation de la loi", a indiqué M. Ruto deux jours après que le président Uhuru Kenyatta eut promulgué ladite loi.
Les manifestations ne doivent pas être utilisées comme le seul moyen pour régler les problèmes auxquels est confronté le pays, a affirmé M. Ruto, appelant les leaders à utiliser les moyens démocratiques pour exprimer leurs opinions.
"Je voudrais dire à nos amis de l'opposition que tant que nous respectons leur droit à tenir leurs points de vue, ils devraient le faire de bonne manière", a-t-il dit.
La Coalition pour la réforme et la démocratie (CORD), dirigé par l'ex-Premier ministre Raila Odinga, a contesté la constitutionnalité de la nouvelle loi sur la sécurité et menacé d'agir pour empêcher l'application de cette loi.
Selon M. Odinga, en cas d'échec au tribunal, la CORD lancera une action de masse pour presser le gouvernement à réviser la loi qui, a-t-il indiqué, empiète sur les libertés civiles.
L'ancien vice-président Kalonzo Musyoka a déclaré pour sa part que le Kenya n'a pas besoin d'une loi punitive sur la sécurité comme celle que les députés l'ont adoptée, mais doit faire face à la corruption dans le système de sécurité, laquelle permet aux terroristes d'entrer dans notre territoire.
Le Kenya n'a cessé de connaître des attaques menées par les rebelles somaliens depuis octobre 2011, date à laquelle des troupes kenyanes ont été déployées en Somalie dans le cadre des opérations contre le mouvement islamique Al-Shabaab.