La police a arrêté au moins 178 personnes dans le cadre des violences et des pillages de magasins appartenant à des étrangers dans township de Soweto à Johannesburg, qui a entraîné la mort d'au moins deux adolescents et fait craindre une nouvelle flambée de xénophobie dans le pays.
D'après la police sud-africaine, des habitants du township ont attaqué des ressortissants étrangers après qu'un adolescent ait été abattu par un propriétaire de boutique somalien au début de la la semaine. Le jeune homme âgé de 14 ans aurait fait partie d'un groupe qui avait tenté de cambrioler la boutique. Mercredi, alors que les émeutes et les pillages se propageaient à d'autres parties de Soweto, un autre adolescent a été tué.
« Selon toute vraisemblance, des membres du quartier ont organisé une vengeance et ont commencé à piller les magasins étrangers du secteur. Les propriétaires de magasins ont tiré plusieurs coups de feu en direction du quartier pour se défendre », a déclaré la police sud-africaine dans un communiqué.
Les résidents locaux ont ciblés des boutiques appartenant à des immigrés somaliens, éthiopiens et même pakistanais, forçant les propriétaires de magasins étrangers à quitter la zone. Ce dernier incident a ravivé les craintes d'une résurgence des attaques xénophobes, mais les autorités se sont bien gardées de qualifier ces attaques de crimes haineux visant les étrangers. Sizakele Nkosi-Malobane, le Ministre de la sécurité communautaire de la province de Gauteng, a déclaré aux journalistes jeudi que « les actions sont de la pure criminalité... Pour l'instant, nous ne les qualifierons pas d'attaques xénophobes ».
La police a déclaré samedi avoir récupéré 10 armes à feu sans permis et que huit ressortissants étrangers étaient parmi les personnes arrêtées. Les ressortissants étrangers, des migrants africains en particulier, travaillent et vivent dans les villes et villes à travers l'Afrique du Sud sont régulièrement pris pour cibles. En 2008 déjà, plus de 60 personnes avaient été tuées dans une série d'attaques contre des ressortissants étrangers. Et en 2013, un Somalien avait été traîné dans les rues de Port Elizabeth, avant d'être lapidé. Il était mort plus tard de ses blessures et la diffusion sur les médias sociaux de l'attaque filmée avec un appareil mobile avait suscité l'indignation internationale. Le gouvernement sud-africain dit régulièrement que la violence contre les étrangers est le résultat de la criminalité et non de la xénophobie.