Les passagers d'un car de transport en commun ont été enlevés lundi matin à Tourou, une localité de la région de l'Extrême-Nord à la frontière nigériane, par un groupe armé soupçonné d'être Boko Haram, auteur présumé d'une attaque au cours de laquelle 9 soldats ont été blessés la veille à Kerawa, dans la même région, rapportent des sources sécuritaires.
"Il n'y a aucune trace des passagers du car enlevés. Ils sont certainement tombés dans une embuscade des combattants de Boko Haram,qui ont fui Amchidé et Fotokol pour se replier vers le sud du Mayo-Tsanaga", département auquel est attachée la localité de Tourou, située à la limite de la longue frontière que le Cameroun partage avec le Nigeria, a indiqué une de ces sources à Xinhua. Le nombre de ces passagers n'est pas connu, selon elle, mentionnant qu'"on ne sait pas s'ils sont en vie ou s'ils ont été tués. On ne sait pas non plus là ils ont été conduits".
Des sources communautaires parlent de 30 personnes se trouvant à bord du car. En décembre dernier, 13 passagers d'un car reliant Mora à Kousseri, ville camerounaise frontalière de la capitale tchadienne N'Djamena, sont morts égorgés par les islamistes de Boko Haram lors d'une embuscade qui avait épargné 6 femmes se trouvant dans le même véhicule. Voisine d'Achigachia où la secte islamiste nigériane a mené une attaque sanglante contre un camp militaire où une dizaine de soldats camerounais avaient tués fin décembre, la localité de Tourou a aussi été le théâtre d'une autre incursion de Boko Haram où 50 enfants de 10 à 12 ans ont été enlevés et jamais retrouvés, y compris environ 80 maisons incendiées et 150 boeufs emportés mi- janvier. La veille, également dans l'Extrême-Nord, l'armée camerounaise a repoussé une nouvelle attaque islamiste à Kerawa où 9 soldats ont été blessés, annoncent par ailleurs les sources sécuritaires contactées par Xinhua. Ces nouvelles incursions de Boko Haram surviennent moins d'une semaine après une attaque massive contre Fotokol le 4 févier qui a fait plus de 300 morts dans les rangs des assaillants, contre 7 soldats camerounais, 16 militaires et plus de 80 civils, selon un bilan communiqué à Xinhua. "Les gens de Boko Haram bénéficient de nombreuses complicités au sein des populations qui vivent à la frontière. Ce sont elles qui leur fournissent des informations concernant les positions et les mouvements de l'armée. C'est pourquoi les incursions se multiplient",a témoigné une source villageoise jointe au téléphone. Des sources sécuritaires font également état de nombreuses infiltrations à Maroua, la principale ville de l'Extrême-Nord où un enfant de 10 ans a été arrêté habillé d'une ceinture d' explosifs destinée à faire exploser une école publique la semaine dernière, un acte terroriste similaire qu'une femme s'était aussi engagée à commettre au marché.