C'est une fantastique aventure qui a commencé lundi matin à Abou Dhabi : Solar Impulse 2, un avion qui fonctionne à l'énergie solaire, est parti pour un voyage de 35 000 kilomètres, une première dans l'histoire.
Il a décollé pour un tour du monde sans précédent avec pour seul carburant l'énergie solaire, afin de faire la promotion des énergies propres mais aussi de tester l'endurance des pilotes. Il est parti à 7h12 heure locale de la capitale des Emirats arabes unis peu après le lever du jour, alors qu'une légère brise soufflait sur le tarmac du petit aéroport d'Al-Bateen, direction l'est. La première étape a été fixée non loin de là à Mascate, capitale du sultanat d'Oman, où l'avion devrait arriver après 12 heures de vol, ayant parcouru quelque 400 km.
A son bord, un pilote, le Suisse André Borschberg, a qui revient la lourde tâche de faire un tour du monde en douze étapes, qui sera l'aboutissement de douze années de recherches qu'il a menées avec Bertrand Piccard. Outre l'exploit scientifique, les deux hommes souhaitent diffuser un message politique : «Le changement climatique offre une fantastique opportunité pour apporter sur le marché de nouvelles technologies vertes », qui aideront à « préserver les ressources naturelles de notre planète, créer des emplois et soutenir la croissance » économique, a dit André Borschberg.
Solar Impulse 2 est propulsé par plus de 17 000 cellules solaires qui recouvrent ses immenses ailes de 72 mètres, presque aussi longues que celles d'un Airbus A380. En revanche, l'avion, conçu en fibres de carbone, ne pèse que 2,5 tonnes soit moins de 1% du poids de l'A380 et à peu près celui d'un gros 4x4. Pas de course de vitesse cependant, car SI2 parcourra 35 000 kilomètres à la modeste vitesse de 100 km/h maximum, en survolant deux océans, et à 8 500 mètres d'altitude au maximum. Si tout va bien, le vol prendra cinq mois, dont 25 jours de vol effectif, avant un retour à Abou Dhabi fin juillet/début août. Ce jour-là, c'est Bertrand Piccard qui sera dans le cockpit quand l'avion atterrira de nouveau aux Emirats.
Après les Emirats, cap sur l'Inde et la Birmanie, avant la plus longue étape du trajet, pas moins de cinq jours consécutifs de vol pour rallier Nanjing, en Chine, à l'archipel américain d'Hawaï, dans le Pacifique. Puis s'ensuivra un survol des Etats-Unis avec notamment une étape à New-York, l'Atlantique -avec un arrêt prévu soit en Europe du Sud, soit en Afrique du Nord- avant le retour à Abou Dhabi.