Un forum régional de l'Océan indien dédié à la criminalité maritime dans cette région s'est ouvert lundi à Djibouti.
Organisé par l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), la tenue de ce forum a été formulée lors de la réunion ministérielle sur la sûreté maritime que les Seychelles avaient abritée en février 2015, et qui avait regroupé autour d' une même table des ministres des Etats membres de l'Union Africaine.
Ce forum qui s'étalera sur trois jours a pour objectif de faciliter l'installation d'un réseau régional voué au renforcement des capacités diplomatiques et opérationnelles des pays de la région dans l'optique d'une riposte concertée contre la criminalité organisée.
Ces assises visent également à promouvoir le partage d' expériences et de renseignements entre les Etats membres de l' ONUDC et l'harmonisation de leurs législations.
Il s'agit surtout de trouver par ce biais des solutions susceptibles de déjouer les stratagèmes des trafiquants qui tirent profit des crimes organisés comme la traite humaine, le trafic de drogue ou d'organes humains.
Selon les interventions d'experts faites lors de la première journée de ce forum, Djibouti qui est situé aux portes d'entrée du golfe arabique enregistre chaque année quelque 10.000 migrants clandestins qui traversent son territoire à pied au périple de leur vie pour rejoindre les pays du Golf via le Yémen.
"La question de l'immigration clandestine est devenue aujourd' hui un trafic juteux qui cache parfois celui d'organes humains. La persistance de ces fléaux arrange les affaires des réseaux de la criminalité transfrontalière qui n'ont cessé de bafouer le respect de la dignité humaine", a fait savoir à cette occasion un expert de l'ONUDC.
Selon lui, la complexité de l'immigration clandestine nécessite le choix commun d'une approche globale et régionale en vue d' éradiquer la traite humaine.
"J'espère que notre volonté et notre coopération trouveront plus de résonance auprès de nos partenaires qui y verront des incitations supplémentaire pour supporter matériellement et politiquement notre combat contre les trafics de la criminalité organisée dans notre région", a déclaré pour sa part le ministre djiboutien de la Justice, Ali Farah Assoweh.
Il a appelé également les participants à ce forum à formuler des stratégies régionales pour lutter avec efficacité contre le trafic de migrants.
Dans ce combat contre ce deux fléaux, Djibouti, qui est situé au croisement de la mer rouge et de l'océan indien, abrite depuis 2011 un Centre d' Orientation et d'Accueil des Migrants (COAM) qui a été construit à Obock, au nord de Djibouti. Celui-ci est chargé de sensibiliser les migrants sur les risques et dangers liés à la migration irrégulière, notamment les risques d'abus et de traite des êtres humains. Le Centre enregistre également tous les migrants qui passent par Djibouti en vue de connaître les tendances et de mener les actions appropriées en appui au gouvernement de Djibouti pour apporter les solutions appropriées dans le strict respect des conventions internationales sur les droits des migrants, et d'autre part d'assister les migrants qui sont dans des situations de vulnérabilité.
Ce petit pays de la Corne d'Afrique abrite aussi le quartier général de la mission européenne de lutte contre la piraterie maritime appelée "Opération Atalante".