En perte de vitesse face à l'offensive de la coalition militaire formée du Tchad, du Cameroun et du Niger, rejointe après un temps d'attentisme par le Nigeria, des hordes de combattants de Boko Haram prennent la fuite vers des pays de la région, tels le Tchad, le Soudan et la République centrafricaine (RCA), rapportent des sources sécuritaires camerounaises.
A l'origine composée de ressortissants du pays, le groupe terroriste nigérian considéré comme le plus barbare au monde a réussi à étendre, de par ses actions faites d'attentats-suicides, d'attaques armées, de tueries et d'enlèvements de personnes, ses tentacules hors de ses fiefs du nord-est du Nigeria au point d' attirer des adeptes en provenance de pays voisins comme le Cameroun ou encore le Tchad.
Dotée d'un arsenal réputé sophistiqué faisant découvrir des armements de fabrication française, selon des sources militaires, l'organisation compterait aussi, à en croire les mêmes sources, dans ses rangs d'ex-insurgés libyens, des rebelles soudanais et des jihadistes du Mouvement national de libération de l'Azawad ( MNLA) du Nord-Mali.
Le déploiement des forces tchadiennes mi-janvier en renfort à l' armée nationale du Cameroun, où plusieurs camps d'entraînement de Boko Haram ont été démantelés et par la suite au Nigeria, a favorisé une réelle avancée dans le combat en vue de l'éradication de ce groupe terroriste, chassé de plusieurs villes du nord-est nigérian et secoué en conséquence par une débandade au sein de ses troupes.
Certains parmi ces combattants islamistes en fuite vers le Tchad, le Soudan et la RCA "abandonnent armes et motos" utilisées pour les attaques surprises, d'après les sources sécuritaires camerounaises dans l'Extrême-Nord du Cameroun, centre des opérations menées par le Cameroun et le Tchad, dont le dispositif redéployé lundi vers Waza était annoncé en direction de Mora mercredi.
C'est une mission, précisent ces sources, destinée à poursuivre aux côtés de l'armée camerounaise la sécurisation de la frontière avec le Nigeria, autour des localités de Fotokol et d'Amchidé, suite à des menaces de nouvelles attaques de Boko Haram au Cameroun, dont la dernière remonte au 16 février, le jour où a eu lieu à Yaoundé un sommet extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale (COPAX).