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Golfe de Guinée : 5 milliards FCFA de l'UE pour la sécurisation maritime(ENCADRE)

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27.04.2015 08h52

Depuis 2013, l'Union européenne appuie, à hauteur de 4,5 millions d'euros (près de 3 milliards de francs CFA), la mise oeuvre d'un projet de formation et de renforcement des capacités pluridisciplinaire baptisé Critical Maritime Roads in the Golf of Guinea (CRIMGO) ou Routes critiques maritimes dans le Golfe de Guinée, en vue de la sécurisation de cette région.

Ce financement, prévu d'augmenter à 7,5 millions d'euros (4,875 milliards de francs CFA), se traduit aujourd'hui par l'assistance à la mise en place à Yaoundé du Centre interrégional de coordination de la sûreté et de la sécurité dans le Golfe de Guinée (CIC), selon l'ambassadeur, chef de la délégation de l'Union européenne au Cameroun, Françoise Collet.

Le renforcement des structures régionales de formation, en particulier les universités maritimes régionales (d'Accra au Ghana et d'Abidjan en Côte d'Ivoire), l'organisation de formations pratiques et la promotion de l'échange d'informations constituent d'autres domaines d'intervention.

Selon Eric Glotin, chargé de la formation maritime au sein de ce projet, deux cycles de formation de huit semaines ont déjà été organisées à Accra et à Abidjan.

"Nous formons 84 cadres de la sous-région, de la Côte d'Ivoire jusqu'au Gabon, dont 17 Camerounais.Et nous avons également des entraînements de gestion des crises maritimes pays par pays. On a fait le premier au Cameroun fin février. Nous en avons autrement au Togo, au Bénin, à Sao Tomé, au Nigeria".

Ce sont principalement, a expliqué à Xinhua l'expert français, des cadres qui viennent des marines nationales, des marines marchandes,des polices maritimes, des ministères de l'environnement, des ministères des affaires étrangères et de l'administration de gestion des ports.

Ce choix de profils est justifié par le fait que "l'économie maritime est basée sur un certain nombre d'acteurs, qui travaillent dans le secteur public, la marine nationale, la marine marchande, les différentes polices maritimes, les douanes, ainsi qu'un certain nombre d'entités périphériques qui concourent à l'économie maritime".

"Pour être efficace dans la piraterie, explique en outre l'expert,il faut que les acteurs, depuis ceux qui vont travailler sur le plan d'eau jusqu'à ceux qui vont mettre les criminels en prison,travaillent sur un tissu législatif qui soit cohérent. Il faut que les acteurs sachent intercepter, qu'ils sachent appréhender, qu'ils sachent transmettre les procédures dans les différentes étapes judiciaires et qu'à la fin le juge soit capable effectivement de mettre ces criminels en prison pour de nombreuses années".

Parmi les phénomènes de criminalité et de grand banditisme observés dans le Golfe de Guinée, il estime que la pêche illicite "sera certainement un des grands thèmes qui sera traité dans cette région dans les prochaines années, parce que l'impact de la pêche et ses ressources halieutiques a des conséquences économiques et humaines pour les populations côtières".

Selon les estimations mentionnées par Françoise Collet, la pêche illicite représente 37% des prises et un manque à gagner annuel de 1,3 milliard de dollars pour les pays ouest-africains.

"De grands pays et de grands bateaux sans licence de pêche arrivent au large de nos côtes, utilisant des moyens qui sont extrêmement importants, extrêmement ravageurs, parce que ramassant tout et ne permettant même pas à cette faune de pouvoir se reproduire correctement", déplore le colonel Abdourahmane Dieng, directeur exécutif du CIC.

"Nous nous organisons, se félicite-t-il toutefois. Par exemple, le Cap-Vert, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau s'organisent dans un ensemble commun et coordonné qui permet de mutualiser les moyens et de faire de la surveillance de pêche. Récemment, le Sénégal a arraisonné un bateau et l'amende a été extrêmement importante que ça a fait école".

De l'avis de ce responsable militaire et institutionnel, face à l'étendue de l' espace maritime et des écueils dus à la délimitation des frontières, la réponse aux problèmes de sécurité posés réside effectivement dans la mutualisation des efforts.

"Le processus de Yaoundé l'a mis en exergue. Il s'agit de préserver des ressources vitales non seulement pour nos économies, mais aussi pour le devenir de nos populations".

Le projet CRIMGO, réuni en sa 3e session du comité consultatif les 16 et 17 avril dans la capitale camerounaise, projette d'organiser ses premiers exercices au niveau multinational d'ici la fin de l'année.

Par Raphaël MVOGO

 

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