Des centaines de cadavres décomposés ont été trouvés dans des fosses dans une communauté frontalière de l'Etat nigérian de Borno (nord-est), contrôlé l'an dernier par Boko Haram, a déclaré lundi soir un responsable local.
Les cadavres, apparemment victimes d'attaques de Boko Haram à Damasak, une communauté à la frontière avec le Niger, ont été retrouvés dans 20 tombes peu profondes le week-end dernier, a déclaré à Xinhua par téléphone Mustapha Babagana, porte-parole du gouvernement de Damasak.
Selon lui, ces cadavres ont été découverts lors d'une visite d'un comité du gouvernement de l'Etat visant à évaluer le niveau de destruction dans les villes qui étaient sous l'emprise du mouvement radical Boko Haram. La communauté de Damasak a récemment été libérée par les forces nigério-tchadiennes.
"Ces corps dans des tombes peu profondes ont été horriblement décomposés, alors que ceux trouvés dans les rues ont été desséchés par les vents secs", a indiqué M. Babagana, qui a refusé de donner le nombre précis de cadavres trouvés.
Les résidents locaux ont déclaré que le nombre de cadavres trouvés étaient plus de 400, preuve solide que Boko Haram a bel et bien perpétré des massacres de masse de la population locale lors de son règne de terreur dans la région.
Abubakar Kyari, sénateur élu de Damasak, a indiqué que des enfants et des femmes faisaient partie des victimes de ces massacres.
En mars dernier, pas loin de Damasak, plus de 90 cadavres avaient été retrouvés dans des tombes peu profondes après que les troupes avaient repris la communauté.
Le gouvernement nigérian a promis d'éradiquer le fléau de Boko Haram, par des offensives contre ce mouvement radical, et de s'attaquer à la corruption et au chômage, deux facteurs identifiés par les experts comme causes de terrorisme.
Ce mouvement terroriste cherche à faire inscrire la loi islamique dans la Constitution du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique.