Le Centre collaborateur de l'OMS sur le tabac et l'économie a ouvert jeudi à l'Université de commerce et d'économie internationaux de Beijing (UIBE) ; il est appelé à devenir l'un des principaux groupes de réflexion sur la fiscalité du tabac et la lutte contre le tabac en Chine.
Selon Shi Jianjun, Président de l'UIBE, grâce à ce centre, l'université va renforcer sa coopération avec l'Organisation Mondiale de la Santé, les ministères concernés, et les universités et instituts chinois et étrangers dans la recherche de politiques économiques en matière de santé publique pour promouvoir le développement de la santé publique en Chine.
Wang Longde, président de l'Association chinoise de médecine préventive, estime que le centre peut inciter le gouvernement à s'appuyer davantage sur des moyens économiques pour intervenir dans la production et la consommation du tabac, et servir de plate-forme pour les échanges internationaux dans ce domaine.
La Chine a fait passer sa taxe d'accise sur le tabac en gros de 5% à 11% au début du mois de mai, la première augmentation de cette taxe en 6 ans. Cette initiative a été saluée par de nombreux experts comme un moyen efficace pour lutter contre la consommation de tabac.
Selon la Commission nationale de la santé et de la planification familiale, il y a plus de 300 millions de fumeurs en Chine, le plus grand nombre au monde, et plus d'1 million de personnes meurent chaque année à cause de maladies liées au tabac en Chine.
« L'OMS salue l'augmentation de la taxe sur le tabac », a déclaré jeudi Bernhard Schwartländer, représentant de l'OMS en Chine, lors d'une manifestation organisée à l'occasion de l'ouverture du Centre collaborateur de l'OMS sur le tabac et l'économie.
« Augmenter les taxes sur le tabac et les prix est probablement la mesure la plus efficace pour réduire la consommation de tabac, en particulier à court terme. C'est particulièrement important pour les jeunes parce que nous avons eu la preuve que si les produits du tabac sont chers, ce sont les jeunes qui les utiliseront moins parce qu'ils n'en auront pas les moyens ».
« Si les jeunes ne commencent pas à fumer, il est moins probable qu'ils commenceront à fumer quand ils seront plus âgés, donc la taxation du tabac est une sorte de vaccin qui empêche les jeunes de fumer », a-t-il dit.
Rose Zheng, professeur d'études en finance et fiscalité pour Centre de collaboration sur le tabac et de l'économie de l'OMS à l'UIBE, a précisé que les taxes représentent actuellement environ 56% du prix total des cigarettes en Chine, contre 52% environ avant l'augmentation de la taxe d'accise.
Selon elle, le nombre de fumeurs en Chine devrait baisser de 4 millions en raison de la hausse de la taxe.