Un tribunal égyptien a acquitté jeudi un policier qui avait torturé un jeune islamiste jusqu'à la mort dans le cadre d'une enquête menée sur un attentat à la bombe perpétré dans une église en 2011, quelques jours avant la crise qui a conduit à la chute de l'ancien dirigeant Hosni Moubarak, a révélé Al-Ahram, le site Web d'information contrôlé par l'Etat.
La Cour pénale d'Alexandrie a acquitté un agent de la sûreté de l'Etat, Mohamed al-Shemi, qui avait participé aux actes de torture ayant entraîné la mort de Sayyid Bilal, 30 ans, après que M. al-Shemi eut fait appel d'une décision de 2013 qui l'avait condamné à 15 ans de prison.
L'assassinat de M. Bilal, qui travaillait pour la grande compagnie pétrolière Petrojet, a déclenché une vague de colère parmi les Egyptiens qui s'étaient déjà indignés en 2010 lors d'une affaire similaire dans le cadre de laquelle la brutalité présumée de la police avait provoqué la mort d'un jeune homme.
En avril, deux policiers ont été déférés devant une cour pénale pour avoir torturé un avocat jusqu'à la mort dans un commissariat de police du Caire. Leur procès devrait avoir lieu début juin.
Suite aux manifestations de 2011, M. Moubarak, ses deux fils, son ministre de l'Intérieur et la plus grande partie de ses hommes ont été arrêtés pour différents chefs d'inculpation (allant de la corruption à l'ordre de tuer les manifestants), mais la plupart d'entre eux ont été acquittés.
Début mai, M. Moubarak, qui est actuellement détenu dans un hôpital militaire du Caire en raison de son état de santé, et ses deux fils, Gamal et Alaa, ont été condamnés à trois ans de prison après avoir été jugés une seconde fois pour une affaire de corruption liée aux dépenses des palais présidentiels.
Parallèlement, les tribunaux égyptiens organisent actuellement des procès collectifs visant à juger les milliers de partisans de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi, qui a été destitué par l'armée en juillet 2013, suite aux grandes manifestations qui s'élevaient contre le bilan de son année au pouvoir.
M. Morsi et plus d'une centaine de ses partisans ont récemment été condamnés à une peine de mort susceptible d'appel pour le rôle qu'ils ont joué lors des évasions massives de prisons qui se sont produites lors des manifestations de 2011.