Le président soudanais Omar al-Bachir est à Johannesburg depuis samedi soir pour participer au 25e sommet de l'Union africaine (UA) tenu les 14 et 15 juin, défiant le mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale ( CPI).
M. al-Bachir est apparu dimanche lors de la prise de photo de famille des dirigeants africains avant l'ouverture du sommet.
Plus tôt, la CPI a demandé à l'Afrique du Sud, un des ses 123 membres, de respecter ses obligations dans le cadre du Statut de Rome instituant la CPI et d'arrêter M. al-Bachir.
La haute cour de Pretoria a ordonné dimanche d'empêcher le président soudanais de quitter l'Afrique du Sud. Le juge Hans Fabricius a déclaré que M. al-Bachir ne devait pas quitter le pays, car la cour a reçu une demande du Centre des litiges d'Afrique australe (SALC) d'arrêter le leader soudanais. Cependant, le gouvernement sud-africain garde son silence sur la demande de la CPI.
Une source du gouvernement sud-africain a déclaré sous couvert d'anoymat que ce serait ridicule d'arrêter M. al-Bachir qui est invité par l'Afrique du Sud et l'Union africaine à participer au sommet de l'UA.
A Khartoum, le ministère soudanais des Affaires étrangères a fait savoir dimanche que le président al-Bachir participe " normalement" au 25e sommet de l'UA à Johannesburg, malgré la demande de la CPI d'arrêter le dirigeant soudanais par l'Afrique du Sud, affirmant que le gouvernement soudanais n'est pas inquiet pour la sécurité du président al-Bachir.
En mars 2009, la CPI a émis un mandat d'arrêt à l'encontre du président al-Bachir pour crimes de guerre commis dans la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan. Depuis lors, M. al-Bachir s'est rendu essentiellement dans des pays non membres de la CPI.
"Tout ce qui circule dans les media n'a rien à voir avec la réalité en Afrique du Sud, qui s'est engagé à respecter tous ses engagements (...) Les choses se passent normalement et il n'y a pas de risque pour le président", a déclaré dimanche le ministre d'Etat soudanais pour les affaires étrangères Kamal Ismail devant la presse.
Le Congrès naitonal africain (ANC), parti au pouvoir de l'Afrique du Sud, a indiqué dimanche que le gouvernement sud- africain accorde l'immunité à tous les dirigeants et les délégués participant au sommet de l'UA.
Le parti a aussi demandé au gouvernement sud-africain de défier l'ordre de la CPI d'arrêter M. al-Bachir.