L'Afrique du Sud ne s'est pas exprimée dimanche sur la demande de la Cour pénale internationale (CPI) d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir.
La Cour a demandé que l'Afrique du Sud arrête Omar el-Béchir à son arrivée à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour participer au 25e sommet actuel de l'Union africaine (UA).
Omar el-Béchir serait arrivé en Afrique du Sud samedi soir, une information qui n'a pas été confirmée par les autorités sud-africaines.
Omar el-Béchir est recherché par la CPI pour crimes contre l'humanité.
Des partis d'opposition et des organisations des droits de l'Homme ont multiplié les appels à arrêter Omar el-Béchir à son arrivée en Afrique du Sud.
Le gouvernement sud-africain avait précédemment déclaré que le dirigeant soudanais pourrait être arrêté à son arrivée dans le pays.
Certains pays africains se sont opposés à la poursuite de tout dirigeant africain par la CPI, qui est accusée de prendre délibérément pour cible des dirigeants africains.
Vendredi, l'UA a ordonné à un tribunal sénégalais de juger l'ancien président tchadien Hissène Habré pour crimes contre l'humanité commis durant sa présidence de 1982 à 1990, ce qui est considéré comme une démarche sans précédent de l'UA pour faire juger par un "tribunal africain" un dirigeant africain accusé de crimes contre l'humanité.
Si le procès aboutit, ce modèle pourrait être utilisé pour sanctionner des dirigeants africains plutôt que de les adresser à la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye, a indiqué le directeur des affaires juridiques de la Commission de l'UA, Vincent Nmehielle.
"L'affaire Habré est entre les mains de l'Union Africaine depuis un moment, depuis que des atrocités auraient été commises pendant son mandat de président. C'est important pour nous, pour la première fois, l'UA participera au jugement d'un ancien chef d'Etat", a souligné M. Nmehielle.
Cependant, le cas d'Omar el-Béchir est une toute autre histoire, selon une source gouvernementale sud-africaine qui a indiqué sous couvert d'anonymat qu'il serait ridicule d'arrêter Omar el-Béchir alors que celui-ci est invité au sommet par l'UA et l'Afrique du Sud.