Le département sud-africain du Tourisme a exclu lundi la possibilité de réviser la nouvelle législation sur les visas, qui a soulevé une controverse pour l'impact négatif qu'elle pourrait avoir pour l'industrie du tourisme de l'Afrique du Sud.
Néanmoins, "les discussions devraient être poursuivies sur la manière dont elle peut être mise en place", a déclaré le département.
Cette annonce a été perçue comme en contradiction avec la position exprimée jeudi dernier par le ministre du Tourisme, Derek Hanekom, en marge du Forum économique mondiale pour l'Afrique, réuni au Cap, celui-ci ayant déclaré qu'il était nécessaire de revoir cette réglementation pour trouver le bon équilibre car elle était "néfaste pour l'Afrique du Sud".
En réaction, l'Alliance démocratique (DA), parti d'opposition, a appelé la présidente de la commission parlementaire sur le Tourisme, Beatrice Ngcobo, à convoquer M. Hanekom devant la commission pour expliquer ce revirement.
De nouvelles réglementations strictes en matière de visa sont entrées en vigueur le 1er juin, imposant aux enfants en voyage de porter avec eux un certificat de naissance complet, en plus de leur passeport.
Un sondage a été mené par le journal brittanique The Telegraph la semaine dernière, demandant "les nouvelles réglementations vous dissuaderont-elles d'emmener votre enfant en Afrique du Sud ?" Un taux alarmant de 61 % des sondés a répondu "oui" à cette question.
"Si le ministre Hanekom pense que l'industrie du tourisme ne sera pas affectée, alors il doit expliquer au Parlement pourquoi les indicateurs suivants indiquent le contraire", a déclaré James Vos, ministre du Tourisme du cabinet d'opposition du DA.
D'après les chiffres de 2013, quelque 536 000 visiteurs étrangers pourraient se voir refuser de voyager en Afrique du Sud, un péril qui menace près d'1,5 million d'emplois en Afrique du Sud.
Les chiffres de l'agence Statistics South Africa l'an dernier montrent aussi que les arrivées de touristes de Chine, par exemple, ont baissé de 24,6 % après l'entrée en vigueur en Afrique du Sud d'une autre réglementation sur les visas en mai de l'an dernier, celle-ci imposant aux touristes de demander leurs visas et de les récupérer en personne.
L'industrie du tourisme contribut à hauteur de 9 % au produit intérieur brut de l'Afrique du Sud et emploie 1,5 million de Sud- Africains.
"Son expansion et son succès sont essentiels pour notre économie et pour la création d'emplois pour les 36 % de Sud- Africains qui ne trouvent pas de travail", a déclaré M. Vos.