Le président nigérian Muhammadu Buhari cherche le soutien tactique des communautés mondiales pour mettre fin rapidement aux atrocités commises par Boko Haram.
Le président nigérian est de retour à Abuja après une visite au Tchad et au Niger. Le président a effectué ces voyages dans les pays voisins pour discuter de la lutte collective contre Boko Haram.
Boko Haram, groupe militant qui cherche à entériner la loi islamique dans la Constitution du Nigeria, bombarde des régions du pays ouest-africain tous les jours depuis le 29 mai, date à laquelle M. Buhari a pris les commandes du pays.
Une centaine de personnes ont été tuées à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, en moins d'une semaine.
Boko Haram a lancé le 29 mai une attaque contre Maiduguri en tirant des dizaines de lance-roquettes sur la ville. Au moins 30 personnes ont trouvé la mort, pour la plupart des femmes et des enfants, et de nombreuses maisons ont été détruites.
Dès son investiture, M. Buhari a ordonné au commandement militaire du pays de relocaliser son bureau à Maiduguri, épicentre de Boko Haram, et d'y rester jusqu'à ce que le dernier des terroristes soit éliminé et que les lycéennes soient sauvées.
L'ancien chef de l'armée avait promis que son administration donnerait un nouvel élan aux efforts visant à éliminer la menace des insurgés de Boko Haram.
Boko Haram terrorise la population nigériane et revendique des milliers de morts depuis 2009.
Avant qu'il ne quitte Abuja mardi, M. Buhari a rencontré les chefs de la défense du pays et a été informé de la situation sécuritaire et des opérations en cours contre Boko Haram. Le chef de la marine nigériane, le vice-amiral Usman Jubrin, a déclaré que l'armée aimerait maintenir le niveau de succès enregistré contre les terroristes de Boko Haram et le maintenir jusqu'à leur défaite.
Mercredi, le président nigérian était allé à Niamey, capitale du Niger, où il a rencontré le président Issoufou Mahamadou, déclarant que sa visite au Niger avait pour but de solliciter davantage de soutien du pays afin de mettre rapidement fin aux atrocités de Boko Haram.
Selon le président, le Nigeria continuera à solliciter l'appui des pays voisins dans sa tentative de surmonter Boko Haram.
Il a fait savoir que le Nigeria aurait également besoin de l'aide des autres nations et des institutions multilatérales pour la reconstruction des zones affectées par l'insurrection de Boko Haram et pour la réhabilitation des personnes déplacées.
Le président a laissé entendre qu'il tiendrait des réunions similaires sur la sécurité et la guerre contre le terrorisme avec les autorités tchadiennes après son départ du Niamey jeudi.
Lors de sa visite à N'Djamena, capitale tchadienne, M. Buhari et son homologue tchadien, le président Idriss Deby, ont réaffirmé l'engagement de leurs pays à une plus grande coopération dans la lutte contre Boko Haram.
Dans un communiqué publié à la fin de la visite officielle d'un jour de Buhari au Tchad, les deux dirigeants ont convenu de la nécessité de rendre rapidement et pleinement opérationnel la Force multinationale interarmées (MNJTF) afin de lutter efficacement contre le terrorisme.
MM. Buhari et Deby ont appelé la communauté internationale à fournir à la Commission du bassin du lac Tchad et les pays voisins avec tout l'appui nécessaire pour combattre le terrorisme et l'insurrection.
Boko Haram a intensifié ses attaques depuis que M. Buhari a pris ses fonctions. Le dirigeant nigérian avait été élu sur une promesse de lutter contre l'extrémisme, promettant de libérer le pays de la terreur des combattants islamistes.
L'insurrection de Boko Haram a fait au moins 15.000 morts au total depuis 2009 et a depuis ciblé les pays voisins du Nigeria.