Le leader de Boko Haram, Abubakar Shekau, aurait été "grièvement blessé" lors d'une intervention de l'armée tchadienne récente dans un des fiefs principaux du groupe terroriste au Nord-est du Nigeria, annoncent des sources militaires camerounaises.
"Shekau a été grièvement blessé lors d'une opération de l'armée tchadienne il y a deux mois dans le Nord-est du Nigeria. Il est soigné en ce moment par sa deuxième épouse dans une zone du lac Tchad où il s'est replié", a fait savoir lundi soir à Xinhua un responsable militaire sous couvert d'anonymat.
D'après celui-ci, c'est probablement lors de l'offensive tchadienne en mars à Dikwa, fief de Boko Haram dans le Nord-est du Nigeria, que le leader de la secte islamiste nigériane aurait subi des tirs d'armes, information confirmée par d'autres sources militaires mais difficile à vérifier.
Info ou intox ? Si la crédibilité de l'information annoncée reste à démontrer, la source contactée par Xinhua se veut, elle, formelle : «Ce sont des informations qui nous sont parvenues ces derniers jours de la part de nos informateurs. D'après eux, Shekau est soucieux de se rétablir. Il nous est rapporté qu'il regrette ses attaques contre le Cameroun et dit vouloir s'exprimer pour dénoncer ses commanditaires".
A l'en croire, le chef islamiste serait aujourd'hui hors de danger grâce aux soins à lui administrés par sa seconde épouse, une infirmière d'origine nigériane qui aurait fait ses études et aurait séjourné par la suite de façon régulière entre 2012 et 2013 à Kousseri, ville camerounaise frontalière de la capitale tchadienne N'Djamena.
La présence d'Abubakar Shekau lui-même avait été signalée à la même époque dans cette ville-carrefour, pour ses déplacements entre le Nigeria et le Tchad, où on le disait en contact avec le pouvoir de N'Djamena.
"Shekau et ses lieutenants ont fait de multiples transactions dans cette partie du territoire camerounais. Ils ont par exemple effectué plusieurs transferts d'argent à partir de l'agence d' Express Union d'Amchidé, dont le chef a été attaqué et égorgé à son domicile en 2014", a en outre soutenu le responsable militaire.
Sous le feu des frappes accentuées de la coalition formée par le Tchad, le Cameroun, le Nigeria et le Niger, Boko Haram a été affaibli,ayant subi de lourdes pertes et de nombreuses désertions. Mais ces derniers jours, les services de renseignement ont alerté sur une réorganisation du groupe terroriste.
Dimanche, quatre drones américains de surveillance aérienne ont décollé d'une base près de l'aéroport de Maroua-Salack, dans l' Extrême-Nord du Cameroun, pour survoler la frontière nigériane et pouvoir observer les mouvements des combattants islamistes, a par ailleurs appris Xinhua.
Deux semaines auparavant, une fouille systématique des forces de défense et de sécurité camerounaises a permis de découvrir et de saisir une douzaine d'armes lourdes, précisément des Kalachnikov dans un camp de réfugiés nigérians infiltré par des jihadistes à Minawawo,dans la même région, selon les mêmes sources.