Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré lundi inquiet de la détérioration continue de la situation sécuritaire au Burundi après une période électorale marquée par la violence et le non-respect des droits de l'homme.
"Dans ce contexte, le secrétaire général condamne fermement l'assassinat du général Adolphe Nshimirimana, le
2 août. Il salue l'appel au calme lancé à la nation par le président Nkurunziza ainsi que celui appelant les autorités compétentes à faire au plus vite la lumière sur cet acte de violence afin de traduire les auteurs en justice", a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.
Le chef de l'ONU a appelé également les autorités burundaises "à traiter avec diligence les enquêtes sur d'autres assassinats politiques récents".
Il a renouvelé son appel à tous les Burundais pour qu'ils reprennent un dialogue inclusif sans délai afin de régler pacifiquement leurs différends sous l'égide du président ougandais Museveni, comme l'a recommandé la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est.
"Le secrétaire général reste déterminé à appuyer les efforts de consolidation de la paix et de prévention des conflits au Burundi", a conclu son porte-parole.
Ban Ki-moon a discuté lundi au téléphone de la situation au Burundi avec le président ougandais Yoweri Museveni, et avec la Présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma.
Les trois dirigeants ont convenu de l'importance d'une étroite collaboration entre les Nations Unies, la Communauté de l'Afrique de l'Est et l'Union africaine pour aider à trouver une solution à la crise au Burundi, a précisé le porte-parole du secrétaire général dans un compte-rendu de cette conversation téléphonique.
La semaine dernière, la Mission d'observation électorale des Nations Unies au Burundi (MENUB) avait estimé que l'environnement général dans le pays n'avait pas été propice au déroulement d'un processus électoral libre, crédible et inclusif.
L'élection présidentielle qui a été reportée à deux reprises a eu lieu le 21 juillet 2015 et a fait suite aux élections législatives et locales qui se sont déroulées le 29 juin 2015. Le Président sortant Pierre Nkurunziza a été réélu dès le premier tour. Sa candidature à un troisième mandat, qui était contestée par ses opposants, a entraîné une grave crise politique ces derniers mois. Des dizaines de milliers de Burundais ont fui vers les pays voisins pour échapper aux violences.