Dernière mise à jour à 11h34 le 05/12
Réunis vendredi à Paris dans le cadre de la COP21, les élus locaux (maires, gouverneurs, président de région...) du monde entier, ont adopté par acclamation une déclaration qui exprime leur engagement dans la lutte contre le changement climatique.
Cette déclaration des élus locaux du monde qui a été remis aux négociateurs de la COP21 tourne autour de trois objectifs : l'adaptation aux changements climatiques, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et les financements nécessaires pour cette adaptation.
"Agir pour le climat est la seule voie possible dès lors que les villes abritent la moitié de la population mondiale et génèrent les deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, les élus locaux et régionaux ont un rôle essentiel à jouer pour garantir un avenir sobre en carbone", a déclaré la porte parole des élus, Anne Hidalgo, maire de la Ville de Paris.
Les élus locaux du monde entier s'engagent dans leur déclaration promouvoir et dépasser les objectifs de l'accord de Paris négocié lors de la COP21, produire et mettre en œuvre des stratégies participatives de résilience et des plans d'action afin de s'adapter au nombre croissant de catastrophes liées aux changements climatiques d'ici à 2020.
Ils se sont également engagés à réduire de 3,7 gigatonnes les émissions annuelles de gaz à effet de serre dans les zones urbaines d'ici 2030 (soit 30% de la différence prévue entre les engagements nationaux actuels et les niveaux d'émissions recommandés par la communauté scientifique pour limiter le réchauffement climatique à 2°).
Pour atteindre ces objectifs, Mme Hidalgo rappelle que "les collectivités ont besoin d'accéder plus facilement à la finance verte, de disposer d'une large autonomie budgétaire et d'une capacité réglementaire accrue afin d'amplifier leur action".
Selon le président français François Hollande, qui a présidé cette rencontre, il n'y aura véritablement d'action contre le changement climatique que s'il y a la mobilisation de tous ceux qui au plan local "décident, investissent, agissent".
M. Hollande indique qu'il y a quatre défis à relever dans la lutte contre le changement climatique : Celui de la solidarité car "les villes et les territoires les plus impactés par le réchauffement climatique sont le plus souvent situés dans les pays en développement. Donc nous devons porter ensemble (les villes, les autorités, Etat) l'objectif de justice climatique".
Le deuxième défi est celui de l'urbanisation. "D'ici 2050 les villes devraient accueillir les 2/3 de l'humanité. Et si rien n'est fait, 70% des rejets de CO2 serait produit dans les villes. En 2015 la planète compte 7 milliards d'habitants, en 2050 elle en comptera 10 milliards et si cette croissance urbaine n'est pas maîtrisée, il y aura non seulement les problèmes de sécurité, d'inégalité mais également une dégradation du climat", a prévenu M. Hollande tout en appelant à d'autres formes de construction de villes durables et vertes.
Enfin les défis du financement et de la démocratie, indique le président français. Il rassure ainsi quant au financement des 100 milliards de dollars promis par les pays développés aux pays en développement. Il estime également que la lutte contre le réchauffement climatique est aussi une bataille démocratique.
"Les Etats peuvent décider des règles, mettre en jeu des financements, investir etc., mais de plus en plus se sont les territoires eux-mêmes qui seront les acteurs principaux. Et nous devons également nous appuyer sur les citoyens. Car s'il n'y a pas des incitations il n'y aura pas de réduction de gaz à effet de serre ", a insisté M. Hollande.
Le ministre français des Affaires étrangères et président de la COP21 Laurent Fabius a pour sa part salué l'engagement des élus du monde en faveur du climat. Et invite à une convergence d'action entre les collectivités locales, les entreprises et les gouvernants pour arriver avant la fin de la COP21 à un accord universel.
Les négociateurs réunis au Bourget vont remettre ce samedi au président de la COP21, M. Fabius, la première mouture du texte d'accord qui sera discutée puis adoptée par les ministres des pays représentés au Bourget.