Dernière mise à jour à 08h51 le 25/02
Selon de nouvelles études, le niveau des mers sur la Terre augmente à une vitesse jamais vue depuis les 2800 dernières années et elle s'accélère encore en raison du réchauffement de la planète due à l'activité de l'homme. Une équipe internationale de scientifiques a procédé à des sondages sur deux douzaines de sites à travers le monde pour retracer la montée et la baisse des mers au cours des siècles et des millénaires. Jusque dans les années 1880 et l'industrialisation du monde, les montées les plus rapides étaient de plus ou moins 3 à 4 centimètres environ par siècle. Pendant tout ce temps, le niveau global des mers n'est pas vraiment monté beaucoup plus ou descendu beaucoup plus bas que 8 cm en dessous de la moyenne sur 2000 ans.
Mais, au 20e siècle, les mers de la planète ont monté de pas moins de 14 centimètres. Depuis 1993, le taux a même grimpé à 30 centimètres par siècle. Et selon deux études différentes publiées lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, en 2100 les océans de la planète monteront de 28 à 131 cm, en fonction de la quantité de gaz expulsée par les industries et les véhicules de toute la Terre, qui piègent la chaleur. « Il ne fait aucun doute que le 20e siècle est le plus rapide », a déclaré le professeur Bob Kopp, principal auteur de l'étude qui a enquêté sur le niveau de la mer au cours des trois derniers millénaires. « C'est à cause de l'augmentation de la température au 20e siècle, qui a été poussée par la consommation de combustibles fossiles ».
Pour déterminer les niveaux et les taux de montée et de baisse des mers, les scientifiques se sont engagés dans une « histoire de détective géologique », a déclaré le co-auteur Ben Horton, scientifique marin. Ils ont fait le tour du monde en regardant les marais salants et d'autres zones côtières et utilisé différents indices pour comprendre quel était le niveau de la mer à des moments différents. Ils ont utilisé des organismes unicellulaires qui sont sensibles à la salinité, les mangroves, les coraux, les sédiments et d'autres indices dans les carottes qui ont été prélevées. En outre, ils ont vérifié leurs chiffres par des marqueurs simples comme la montée du taux de plomb du début de l'ère industrielle et les isotopes de l'ère atomique.
Si la pollution des gaz à effet de serre se poursuit au rythme actuel, les deux études projettent des augmentations d'environ 57 à 131 cm. Si les pays remplissent le traité conclu l'an dernier à Paris et limitent le réchauffement à 2 autres degrés, cela n'empêchera malgré tout pas l'élévation du niveau marin, mais elle sera moindre, quoique toujours considérable, de l'ordre de 28 à 56 centimètres. Selon Jonathan Overpeck de l'Université de l'Arizona, qui n'a pas participé à ces études mais qui a félicité les chercheurs, les résultats auxquels ils sont parvenus montrent qu'il y a une relation de cause à effet évidente entre le réchauffement et l'élévation du niveau des mers.