Dernière mise à jour à 08h37 le 25/02
Au cours des trois dernières décennies, les compagnies étrangères ont investi en Chine plusieurs milliards de dollars dans le secteur manufacturier alors en plein essor, dans l'espoir de marquer une présence sur le marché le plus peuplé du monde. Cependant, les activités dans le pays ont depuis perdu de leur attractivité.
Les firmes internationales, au lieu d’investir massivement dans la fabrication, en particulier dans la machinerie, l'acier et le secteur automobile, s’intéressent désormais à la fabrication et aux services haut de gamme.
Siemens AG, le groupe allemand de l'ingénierie et de l'électronique, vient d’ouvrir son premier centre d'innovation de fabrication intelligente à Qingdao, la province chinoise du Shandong, dans le but de favoriser l'innovation dans les domaines de la robotique, de la logistique moderne, des données de masse, de la sécurité de l'information et des villes intelligentes.
"Ce centre contribuera à l’apport des technologies numérique et automatique de pointe dans la fabrication intelligente en Chine. Avec également la création de plates-formes d'innovation intégrant à la fois les mondes virtuel et réel en transformant les concepts en solutions à travers la coopération avec différents partenaires chinois", a déclaré Zhu Xiaoxun, responsable de Siemens Corporate Technology Chine.
Pour Roland Busch, membre du conseil d'administration de Siemens, la flambée de la richesse et le processus d'urbanisation en cours ont posé un grand défi aux industries concernant la main-d’œuvre traditionnelle en termes de mise à niveau de la technologie, du recrutement et du flux des talents.
La compagnie allemande projette des investissements de 300 millions d'euros pour un total de 4,8 milliards d'euros dans la recherche et le développement en 2016. Siemens s’apprête à déployer plus de ressources et de technologies dans la région du Delta de la rivière des Perles dans la province du Guangdong (sud du pays), l'une des bases de l’industrie manufacturière traditionnelle de la Chine.
Désireux de prendre des parts de marché, l'avionneur américain Boeing prévoit également d’établir en Chine un centre de finition pour le B737 après avoir battu le record de 200 appareils livrés, représentant 55% du total des ventes en 2015.
Son grand rival Airbus a livré l’année dernière 160 avions à la Chine, dépassant pour la sixième année consécutive les 100 appareils. De plus, l'entreprise européenne a établi son unique chaîne d'assemblage final hors d'Europe à Tianjin, une ville portuaire dans le nord du pays.
L’industrie de services ayant contribué à hauteur de 50,5% du PIB chinois en 2015, cela constitue un autre pilier intéressant pour les investisseurs étrangers depuis ses cinq dernières années.
Home Credit Group est un fournisseur tchèque de crédit à la consommation de la République tchèque, installé en Chine en 2007, avec un capital social de 3,3 milliards de yuans (567 millions de dollars). La société aujourd’hui présente dans plus de 260 villes et 24 provinces et municipalités, a embauché plus de 33 000 employés depuis 2015.
"J’ai une pleine confiance en l'économie chinoise, qui a connu une progression rapide en comparaison avec le reste du monde, tel que l'Europe. Passant d’une restructuration structurelle de l'investissement à la consommation," a expliqué Jiri Smejc, président et CEO de l’entreprise.
L’entreprise va augmenter le nombre de produits disponibles pour les créances de crédit et accélérer le développement de l’e-commerce pour diversifier ses activités, a précisé Smejc.