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Les éléphants du Gourma, les plus grands du monde, sont en péril

Xinhua | 30.05.2016 08h34

Les éléphants du Gourma (nord du Mali), les plus grands du monde, sont menacés, a déclaré à Xinhua le directeur national des eaux et forêts du Mali, Biramou Sissoko.

Ces éléphants présentent des spécificités que les autres éléphants du monde n'ont pas. Ils sont plus grands que ceux de l'Asie et ceux des autres pays d'Afrique, souligne l'expert malien. "Autrement dit, le mammifère terrestre le plus grand du monde se trouve dans le Gourma au Mali".

Une autre caractéristique des éléphants du Gourma, ajoute-t-il, est qu'ils sont les seuls du monde à migrer "pour concilier la présence de l'eau et de la nourriture".

En juin 2007, on comptait un effectif de 367 éléphants dans le Gourma. Mais en raison de sécheresse et de la présence d'un nombre trop élevé d'animaux domestiques autour de la marre aux éléphants, les pachydermes ont été souvent obligés d'abandonner leur point d'eau pour aller plus loin au risque de mourir comme en 2010, appelle M.Cissoko.

Cette année-là, raconte-t-il, une vingtaine d'éléphants sont morts parce qu'ils "sont partis de la mare de Banzena où il y avait 50.000 têtes d'animaux domestiques pour aller chercher de l'eau dans le Korarou qui était à sec. Ils ont donc pris la direction du lac Haougoundou et avant d'y arriver les plus jeunes ont trouvé la mort.

L'autre menace, autrement plus grave qui pèse sur la survie des éléphants est le braconnage facilité par la présence de djihadistes et la situation d'insécurité dans le nord du Mali.

Depuis fin 2014, 90 éléphants ont été tués par les braconniers soit environ 20% des pachydermes recensés dans la région, selon une étude.

Selon M.Cissoko, les braconniers ignorent que l'ivoire de l'éléphant du Gourma "n'est pas prisé sur le marché international" parce qu'il "n'est pas de la bonne qualité".

Joint par Xinhua, Chaga Coulibaly, le chef de cabinet du ministre malien de l'Environnement, a indiqué que le Mali doit jouer sa partition dans la préservation de la planète.

"Nous avons la chance d'abriter, dans le Gourma, précisément dans le sud des régions de Tombouctou et de Mopti, la dernière population d'éléphants au sud du Sahara. Cette population migre entre le Mali et le Burkina Faso, avec comme point de mire la mare de Banzena dans le cercle de Douentza. Elle constitue un motif de fierté et un modèle de compromis entre l'homme, l'éléphant et l'environnement", soutient M. Coulibaly.

Selon lui, ce compromis qui "dure depuis des siècles est le symbole le plus vivant de ce que le Sahara n'a toujours pas été un espace désertique, mais un biotope qui a favorisé des styles de vie et des civilisations qui ont traversé des siècles". M. Coulibaly est également d'avis que "ce patrimoine historique est fortement menacé par le fait des terroristes qui y ont vu une source potentielle de financement de leurs activités criminelles.

"Ici comme ailleurs, l'éléphant est abattu pour son ivoire. Nous devons donc nous mobiliser parce que la paix que nous voulons pour notre pays sera aussi une paix pour l'environnement", conclut le fonctionnaire malien.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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