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Yann Arthus-Bertrand : je suis optimiste quant à l'avenir de l'environnement, car il est trop tard pour être pessimiste

Xinhua | 25.10.2016 08h47

Le réalisateur écologiste français Yann Arthus-Bertrand était présent samedi à Beijing à la projection de son documentaire Human dans le cadre du mois franco-chinois de l'environnement. Dans une interview accordée à Xinhua après sa rencontre avec les spectateurs chinois, il s'est dit "optimiste" quant à l'avenir de la préservation de l'environnement, car il est bien "trop tard pour être pessimiste".

Né en 1946, Yann Arthus-Bertrand est un réalisateur très connu en France pour ses documentaires engagés en faveur de la cause environnementale. Son premier film (long métrage, ndlr), Home, sorti simultanément à la télévision, sur Internet, en DVD et au cinéma en 2009, a été vu par près de 600 millions de spectateurs dans plus de 100 pays.

Réalisé en 2015 et soutenu par la fondation à but non lucratif Bettencourt Schueller, Human, considéré comme la plus importante de ses oeuvres, est un long-métrage composé d'une centaine de témoignages de personnes de tous horizons. "C'est un film sans scénario ni commentaire. J'espère qu'il sert de miroir reflétant la vie des spectateurs et que chacun fait son propre commentaire", a-t-il précisé.

En tant que fervent défenseur de la cause environnementale, Yann Arthus-Bertrand a créé en 2005 la fondation GoodPlanet, une organisation à but non lucratif qui cherche à sensibiliser la population à la protection de l'environnement et à combattre le changement climatique. En 2009, il a été nommé ambassadeur de bonne volonté du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).

"Pour moi, le point essentiel de la défense environnementale est la prise de conscience du grand public. Cela me sidère que les gens acceptent tacitement la pollution, et dans un contexte d'acceptation collective, il n'y aura pas de solution bien efficace en la matière", a-t-il déploré.

Dans ses films Planète Océan (2012) et Méditerranée (2013), Yann Arthus-Bertrand présente aux spectateurs les splendeurs du monde sous-marin, tandis que La soif du monde (2011) met en garde le public contre la pénurie d'eau. Enfin, son documentaire Terra (2015) est une véritable ode à l'espèce humaine et explore sa relation au vivant.

"L'écologie punitive, ça marche pas du tout, c'est pour ça que je plaide pour une écologie joyeuse, une écologie à laquelle on est content de prendre part. Il faut que les choses soient évidentes et faciles, au lieu d'être punitives", a-t-il expliqué. "Je n'ai pas de solution concrète, mais c'est dommage que la conscience écologique profonde n'existe pas."

"En quelque sorte, on peut dire que le capitalisme est le pire ennemi de la planète, mais le monde est dépendant du capitalisme", a-t-il ajouté. "A l'époque de ma naissance, il n'y avait qu'un peu plus de deux milliards d'habitants sur la Terre, maintenant nous sommes sept milliards, comme le monde a triplé, le modèle de jadis, qui fonctionnait bien, ne marche plus, mais on n'en a pas encore trouvé un autre."

Des scènes tournées en Chine apparaissent souvent dans ses oeuvres. Yann Arthus-Bertrand s'est rendu à Shanghaï pour le tournage du documentaire Planète Océan, et a filmé la Grande muraille pour le film Home. Des rizières chinoises figurent également dans la version longue du film Human.

"J'ajoute aussi des éléments chinois dans mon prochain film qui s'intitulera Woman, et après ce documentaire, je projette de coopérer avec le Comité international olympique (CIO) pour la réalisation d'un long-métrage qui raconte comment les sports transforment les individus", a-t-il confié à Xinhua.

Selon le réalisateur, "s'il y a une solution pour les problèmes environnementaux, c'est l'amour. C'est un peu idéaliste, mais il n'y a que l'amour qui nous permette de percevoir le monde sans cynisme ni scepticisme, et de nous faire croire aux bonnes actions".

"En fin de compte, je reste très optimiste pour l'avenir de l'environnement, d'autant que le pessimisme ne sert à rien", a-t-il conclu.

Des documentaires écologistes sont projetés dans le cadre de la troisième édition du mois franco-chinois de l'environnement (du 27 septembre au 27 octobre) parrainé par l'ambassade de France en Chine. Se faisant l'écho des engagements pris lors de la COP21, cette manifestation prévoit des activités et des conférences scientifiques sur le thème de l'environnement.

 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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