Dernière mise à jour à 08h59 le 19/12
(Photo d'illustration d'archives) |
Pendant des générations, les Britanniques ont compté sur les mers entourant le Royaume-Uni pour fournir l'ingrédient clé d'un plat qui est une véritable institution nationale : le Fish and Chips, du poisson et des frites. Mais comme c'est le cas avec tant d'autres choses, le changement climatique pourrait bien les contraindre à changer cette vieille habitude. Les goûteux, succulents -mais désormais menacés- poissons comme la morue, la plie et l'églefin pourraient ainsi devoir faire place à quelque chose de plus durable. Quelque chose d'un peu plus méditerranéen aussi, même : le calamar.
Selon des scientifiques marins, la hausse des températures dans la mer du Nord entraîne un changement permanent des stocks de poissons en Grande-Bretagne. Les espèces d'eau froide, comme la morue, se déplacent de plus en plus vers le Nord vers les eaux plus froides autour de la Scandinavie. Dans le même temps, des créatures marines généralement associées aux eaux environnant l'Espagne et le Portugal se rencontrent plus souvent autour de la Grande-Bretagne. Des sardines, des anchois et surtout du calamar y sont ainsi trouvés en nombre croissant. Le calmar des eaux chaudes est devenu trois fois plus abondant dans la région depuis les années 1980. Les populations de mulets, de maquereaux et de sardines ont également augmenté.
Les Britanniques mangent 382 millions de portions de Fish and Chips chaque année. « Les consommateurs britanniques aiment manger une gamme limitée de fruits de mer, mais à long terme, nous devrons adapter nos régimes », a déclaré John Pinnegar, du Centre pour l'environnement, la pêche et les sciences de l'aquaculture (Cefas) de Grande-Bretagne. « En 2025 et au-delà », ajoute-t-il, « il faudra peut-être remplacer la morue et d'autres vieux poissons favoris par des espèces d'eau chaude comme le calamar, le maquereau, la sardine et le rouget ».
Le Centre pour l'environnement, la pêche et les sciences de l'aquaculture, qui surveille les stocks halieutiques depuis plus d'un siècle, a récemment trouvé du calmar dans 60% de ses points d'observation de la mer du Nord, contre 20% dans les années 80. Selon le Dr John Pinnegar de Cefas, le moment est venu pour les habitudes alimentaires britanniques de refléter ce nouvel environnement, et d'alléger la pression sur les stocks déjà épuisés de poissons traditionnels. « Peut-être que les consommateurs pourraient choisir des espèces qui se trouvent dans nos propres eaux », a-t-il expliqué à BBC News. « Et il y a beaucoup d'espèces qui semblent augmenter -des choses comme le rouget, les anchois, les sardines, le calamar ». La température moyenne annuelle de la surface de la mer du Nord a sensiblement augmenté au cours des 30 dernières années, et cette tendance devrait se poursuivre.