Dernière mise à jour à 09h48 le 01/11
Les écologistes iraniens se sont mobilisés pour protéger les derniers guépards d'Asie du monde, estimés à seulement 50 et confrontés à diverses menaces, comme devenir des victimes de la route, une pénurie de proies et les chiens des agriculteurs. « La dernière fois que nos pièges photo ont attrapé un guépard ici, c'était il y a deux ans, mais nous sommes sûrs qu'ils sont encore dans la région », a déclaré Rajab Ali Kargar, chef adjoint du Projet de protection nationale du guépard d'Asie.
Son camp est à deux pas d'un ancien pavillon impérial de chasse de la région de Garmsar, dans la province de Semnan, à environ 120 kilomètres au Sud de Téhéran. Aujourd'hui, l'accent est mis sur la préservation plutôt que sur l'abattage. L'animal terrestre le plus rapide au monde, capable d'atteindre des vitesses de 120 km/h, a il y a longtemps contourné ses habitats de l'Est de l'Inde pour arriver jusqu'à la côte atlantique du Sénégal. Leur nombre s'est stabilisé dans certaines parties de l'Afrique australe, mais ils ont pratiquement disparu du nord de l'Afrique et de l'Asie. Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature, la sous-espèce « Acinonyx jubatus venaticus », communément appelée guépard d'Asie, est en danger critique d'extinction, principalement en raison des pratiques de chasse du passé.
L'Iran a lancé son projet de protection en 2001 avec le soutien des Nations Unies « quand nous avons réalisé que l'Iran était le dernier pays à avoir des guépards d'Asie », a déclaré Hooman Jokar, qui dirige le programme. Il a mis en place un réseau, qui compte actuellement 92 gardes de parc spécialement formés, qui couvrent un total de six millions d'hectares dans le centre et le Nord de l'Iran. « Chaque jour, nous parcourons des centaines de kilomètres pour suivre les animaux sauvages dans le parc », a dit Reza Shah-Hosseini, un gardien, alors qu'une vingtaine de gazelles galopaient derrière lui.
Il y a eu 20 observations du guépard dans la province de Semnan l'année dernière. « Beaucoup pensent que sans ce programme, le guépard aurait totalement disparu de l'Iran », estime M. Jokar. On a pensé pendant un certain temps que les guépards avaient été anéantis, jusqu'à ce qu'ils se soient retirés dans les régions centrales du désert. « Quand nous avons lancé le projet, le plus grand danger était le manque de proies », a-t-il précisé.
L'équipe s'est concentrée sur la constitution de quantités de gazelles et de lapins pour les guépards, ce qui a été largement couronné de succès. Les voitures et les agriculteurs restent cependant une menace. « Aujourd'hui, les guépards quittent leurs zones et approchent des villages, les paysans et leurs chiens les tuent pour protéger leurs troupeaux ». Une meute de chiens peut maîtriser un guépard, a souligné M. Jokar. Par ailleurs, au moins 20 guépards ont été tués dans des accidents de la route au cours des 16 dernières années.