Dernière mise à jour à 14h33 le 23/11
Les géants chinois de l'Internet Baidu, Alibaba et Tencent ont uni leurs forces cette semaine pour lutter contre le commerce en ligne de fragments animaliers, une pratique illicite qui se poursuit sur les plateformes de commerce électronique et de médias sociaux.
L'alliance compte également huit autres membres, dont des sites dédiés au commerce d'articles d'occasion comme Zhuanzhuan et 58.com, et des sites consacrés à l'achat et la discussion d'antiquités, comme les sites d'enchères cang.com et Wenwantianxia.
Une charte a été signée par tous les membres de l'alliance le 20 novembre. En vertu de cette charte, les sociétés membres s'engagent à détecter et à supprimer les publicités illégales sur leurs sites et à envoyer des avertissements aux utilisateurs et à leur interdire de divulguer ces informations.
Pour détecter les signes du commerce illégal d'espèces sauvages, les plates-formes appliqueront des technologies avancées telles que l'analyse de données volumineuses et l'intelligence artificielle. De même, les membres renforceront leur collaboration et partageront leurs informations, leurs techniques et leur expérience dans le traitement du commerce des espèces sauvages en ligne.
« Nous ferons également des efforts pour former nos employés à identifier les produits de la faune sauvage et les sensibiliser à la cybercriminalité », a déclaré Qin Qi, directeur adjoint du département de gestion de la sécurité de Tencent.
« Tous les membres aideront activement les forces de l'ordre dans leurs enquêtes et les poursuites et soutiendront d'autres industries, notamment celle de la logistique, dans la lutte contre le commerce illégal d'espèces sauvages, ce qui augmentera les coûts des transactions illégales ».
Traffic, une ONG internationale qui gère un réseau de surveillance du commerce des espèces sauvages, a publié un rapport sur la cybercriminalité de la faune en Chine en juillet. Après avoir suivi 58 comptes de médias sociaux, son rapport a découvert que les plates-formes de commerce électronique chinoises sont devenues des canaux importants pour la vente de produits illégaux, plus de la moitié de ce commerce impliquant de l'ivoire d'éléphant.
De même, les recherches menées de 2012 à 2016 ont montré que 63% des publicités portant sur les produits de la faune concernaient l'ivoire, suivies de la corne de rhinocéros, avec 18%. D'autres échanges illicites impliquaient des parties de tigre et des becs de calaos casqués.
« Les revendeurs peuvent facilement atteindre les acheteurs via les médias sociaux, comme WeChat et d'autres outils de discussion en ligne, ce qui accroît les difficultés d'application de la loi », a de son côté souligné Chu Weidong, directeur adjoint du Département de la protection des forêts.
« Avec le soutien des plates-formes Internet, la lutte contre la cybercriminalité des animaux sauvages sera plus efficace », a-t-il ajouté.
L'administration avait déjà renforcé l'application de la loi auparavant : ainsi, l'année dernière, dans la province du Jiangsu, 15 personnes ont été condamnées pour commerce illégal d'animaux sauvages protégés sur des outils de messagerie instantanée QQ et WeChat.
Deux commerçants de la province de Hainan ont également été arrêtés l'année dernière pour trafic illégal de tortues sauvages protégées.
Selon le rapport de Traffic, les nouvelles publicités concernant des produits de la faune sont passées de 4 000 par mois en mars 2012 à 2 000 en octobre 2013 et à 1 000 en septembre 2016.
« L'alliance est une étape importante pour les efforts collectifs des entreprises de l'Internet, des agences gouvernementales et des ONG pour lutter contre le commerce illégal d'espèces sauvages en ligne, et pour promouvoir le partage d'expériences entre l'Alliance et les autres organisations internationales », a commenté Zhou Fei, responsable du bureau de Traffic en Chine.