Dernière mise à jour à 08h45 le 23/11
L'Agence générale du renseignement d'Egypte a déclaré mercredi que le réseau d'espionnage financé par la Turquie qui a récemment été démantelé dans le pays était également soutenu par le Qatar, a rapporté l'agence de presse officielle MENA.
Ce réseau de 29 espions travaillait sous la direction des services de renseignement turcs, et était clairement financé avec l'aide du Qatar, a révélé l'enquête du renseignement égyptien.
Un peu plus tôt mercredi, le Procureur général d'Egypte Nabil Sadeq a ordonné 15 jours de détention préliminaire pour les 29 accusés, ainsi que pour plusieurs autres fugitifs accusés d'espionnage pour le compte de la Turquie dans le but de nuire aux intérêts égyptiens, de participation à un groupe terroriste, de blanchiment d'argent, de contrebande de devises et de divers autres chefs d'accusation.
Les relations entre l'Egypte et la Turquie se sont tendues depuis que l'armée égyptienne a destitué l'ancien président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, et a interdit l'organisation à laquelle il appartenait, les Frères musulmans, en la classant comme organisation terroriste. La Turquie a officiellement protesté contre ces mesures, et a accueilli des membres et des partisans des Frères musulmans en fuite.
L'enquête menée par l'agence de la sécurité intérieure égyptienne a révélé que les 29 accusés et les autres fugitifs avaient passé des appels internationaux par internet via des serveurs hébergés en Turquie, et avaient collecté des informations sur les conditions positives et négatives en Egypte, dans le but de comploter contre l'Etat à partir de la Turquie.
"Leur deuxième mission était de collecter des informations et des dates, qui étaient ensuite utilisées par des organes de presse basés à l'étranger pour créer de fausses informations et des rumeurs destinées à retourner l'opinion publique contre les institutions de l'Etat", conclut l'enquête.
Selon les enquêteurs, l'argent gagné par ces appels internationaux illégaux a été utilisé pour créer de telles plateformes médiatiques à l'étranger, ainsi que pour financer des actes violents contre l'Egypte.
Au cours des dernières années, l'économie égyptienne connaît une pénurie de devises étrangères, dont elle a pourtant besoin pour son commerce et ses importations.
Le gouvernement a accusé les Frères musulmans et leurs partisans de se livrer à un trafic de devises étrangères sur le marché noir pour faire durer la pénurie de dollars, et d'offrir des taux de change avantageux aux expatriés pour les inciter à ne pas transférer de devises étrangères vers les banques égyptiennes.