Dernière mise à jour à 15h05 le 29/10

Page d'accueil>>Sci-Edu

La Chine lance un satellite d'observation océanique dans le cadre de la coopération spatiale Chine-UE plus étroite

Xinhua | 29.10.2018 15h19

La Chine a envoyé lundi avec succès un satellite d'observation océanique dans l'espace, une mission commune menée dans le cadre d'une étroite coopération spatiale sino-française qui permettra aux scientifiques d'étudier simultanément, pour la première fois, les vents et les vagues à la surface des océans.

Le satellite océanographique Chine-France (CFOSat), à bord d'une fusée porteuse Longue Marche-2C, a décollé à 8h43 du Centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le désert de Gobi, dans le nord-ouest de la Chine, et est entré en orbite héliosynchrone à 520 km au-dessus de la Terre.

Développé conjointement par l'Administration nationale de l'espace de Chine (ANEC) et le Centre national d'études spatiales, l'agence spatiale française, ce satellite effectuera des observations 24 heures sur 24 du spectre d'ondes au niveau mondial, de la hauteur effective des vagues et des champs de vent à la surface des océans, a précisé Zhao Jian, un haut responsable de l'ANEC.

CFOSat porte deux instruments innovants : SCAT, développé par la Chine pour mesurer l'intensité et la direction des vents, avec une large fauchée de 1.000 km, et SWIM, développé par le France dans le but de mesurer les propriétés des vagues (direction, hauteur, longueur d'onde, énergie, etc.), sur une échelle de 0 à 10, grâce à six faisceaux rotatifs.

"C'est la première fois au monde que l'observation du vent et des vagues peut être réalisée en même temps par un seul satellite et avec une haute précision", a fait savoir Zhao Jian, vice-directeur du département des projets systématiques de l'ANEC.

Les données de télémesure seront capturées par trois stations chinoises au sol, à Beijing, Mudanjiang (province du Heilongjiang) et Lingshui (province de Hainan), et deux stations françaises, l'une à Inuvik, au Canada, et l'autre à Kiruna, en Suède, avant d'être traitées par les centres de mission en Chine et en France. Les produits scientifiques pourront, après une période de mise au point, être offertes aux utilisateurs finaux, tels que les établissements météorologiques et océanographiques, dans les trois heures suivant l'acquisition des données.

La mise en service de CFOSat devrait contribuer à la prévision des intempéries extrêmes comme les cyclones, fournir des informations précises aux services maritimes et approfondir les études sur l'état de la mer, a expliqué Liu Jianchao, vice-directeur du Centre national d'application océanographique des satellites, relevant du ministère des Ressources naturelles.

Par ailleurs, le satellite a pour vocation d'éclairer les interactions entre les océans et l'atmosphère, qui jouent un rôle important dans le changement climatique et constituent un intérêt majeur pour les scientifiques du monde entier.

Les nouveaux instruments, les nouveaux algorithmes, les nouveaux modèles surveillance-anticipation ont exigé un énorme effort de développement et de coordination entre les deux parties, a noté M. Liu, qui avait participé à l'initiative du projet sino-français en 2006.

La Chine et la France, deux puissances aéronautiques, ont passé 13 années à mettre en oeuvre le projet de CFOSat. "En Chine, on développe normalement un satellite en deux ou trois ans", a noté Wang Lili, directrice et ingénieure en chef du projet de CFOSat, "treize ans, c'est long. CFOSat était le premier projet de certains jeunes ingénieurs de mon équipe. Aujourd'hui, ils sont responsables de leurs propres projets".

Ayant fréquenté la Chine à une cinquantaine de reprises en 13 ans, Patrick Castillan, directeur du projet relevant du Centre national d'études spatiales, a fait écho aux propos de Mme Wang. D'après lui, CFOSat est un projet ambitieux. Les parties française et chinoise ont surmonté leurs différences culturelles et méthodologiques, sans parler du travail accompli pour coordonner les différents critères de systèmes satellitaires.

Le lancement de CFOSat n'est pas la fin, aux yeux de M. Castillan, mais représente au contraire le début d'une coopération bilatérale gagnant-gagnant autour de l'application des données collectées par le satellite océanographique.

CFOSat est également le 7e satellite océanographique de la Chine et permet, avec d'autres satellites du genre, de sauvegarder les droits maritimes du pays, de servir la sécurité de navigation, de protéger l'environnement maritime et d'exploiter les ressources océaniques.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
Partagez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :