Xinjiang : un manager à la retraite transforme un terrain vague en parc

En plus de 60 ans, Wang Yanming a été témoin de la transformation de Karamay, dans la région autonome Ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) d'avant-poste du désert en une ville moderne.

« Il n'y avait littéralement pas un brin d'herbe », se souvient M. Wang, qui plante des arbres à Karamay depuis 33 ans, après avoir pris sa retraite en tant que directeur de champs de pétrole. « Des milliers d'ouvriers partaient chaque année parce qu'ils ne pouvaient pas supporter les conditions difficiles. Je voulais faire quelque chose pour ça et j'ai commencé à planter des arbres. Au début, même les ormes avaient du mal à survivre ».

M. Wang, aujourd'hui âgé de 87 ans, a pris sa retraite en tant que secrétaire du Parti de l'usine de production de pétrole n° 2 en 1985 et a commencé à planter des arbres dans l'espace ouvert autour de l'usine. Mais il avait une maladie cardiaque grave et pouvait à peine faire quelques pas sans se reposer. « Je me suis juste dit qu'il fallait me durcir », a-t-il déclaré. « Nous avons sacrifié l'environnement à la production de pétrole au cours des dernières décennies et maintenant, j'essaie de compenser les pertes ».

Mais cultiver des arbres dans le désert n'est pas une tâche facile. M. Wang a dû commencer par améliorer le sol et expérimenter différentes espèces d'arbres. Après avoir planté suffisamment d'arbres dans l'usine, Wang s'est ensuite tourné vers un terrain vague à l'abandon. Il a dirigé une équipe de travail sur l'écologisation composée de familles d'ouvriers des champs de pétrole qui ont évacué les déchets qui se trouvaient là et planté des arbres et des fleurs, transformant finalement un site sale et puant en un paysage d'arbres et de verdure, connu aujourd'hui sous le nom de Parc Yanming Park -le premier parc tirant son nom d'une véritable personne à Karamay.

Après 30 ans de dur labeur, la verdure couvre maintenant environ 8 hectares de ce qui était autrefois un désert et une terre incultes. Le parc comprend plus de 40 000 peupliers, ormes et arbres fruitiers qui ont aussi formé des brise-vent.

« Je suis convaincu que nous avons atteint les normes nationales, mais je ne vais pas m'arrêter pour autant », a dit M. Wang. « Je veux profiter de mes dernières années pour planter plus d'arbres pour Karamay. Ma famille, qui s'est opposée sans relâche à l'idée de me faire planter des arbres, a finalement rejoint ma cause ».

M. Wang fait toujours une promenade quotidienne dans le parc. « Le parc fait désormais partie de ma vie et chaque arbre est mon enfant », a-t-il déclaré. « Je n'arrêterai pas de planter des arbres ici jusqu'à mon dernier jour ».