Dernière mise à jour à 09h36 le 24/06
Combien de nouveaux soleils pourraient apparaître dans la Voie lactée dans le futur?
Les astronomes chinois prévoient d'utiliser le radiotélescope sphérique de 500 mètres d'ouverture (FAST), le plus grand télescope jamais construit, pour chercher les lieux de naissance de nouveaux soleils afin qu'ils puissent mieux comprendre comment les étoiles et les substances de vie se forment.
Les astronomes des Observatoires astronomiques nationaux de l'Académie des sciences de Chine ont récemment observé pour la première fois la naissance d'un nuage moléculaire sombre en utilisant trois télescopes des Etats-Unis et d'Europe. La découverte a été publiée dans l'Astrophysical Journal, et présentée par la revue Nature comme un point fort de la recherche.
Li Di, scientifique en chef de FAST, a déclaré que l'hydrogène, l'élément le plus abondant dans l'univers et la principale matière première pour la formation des étoiles, existe principalement sous la forme d'atomes dans l'univers.
Ce n'est qu'après que les atomes d'hydrogène se transforment en molécules d'hydrogène que l'effondrement gravitationnel et les réactions de fusion nucléaire peuvent être déclenchés, allumant ainsi de nouvelles étoiles, a expliqué M. Li.
"L'étape clé de la transformation des atomes d'hydrogène en molécules d'hydrogène se produit à la surface de la poussière cosmique", a-t-il indiqué.
Les scientifiques ont trouvé des régions sombres de l'univers riches en gaz atomique et moléculaire et en poussière cosmique, connues sous le nom de nuages sombres interstellaires, qui sont les berceaux de nouvelles étoiles, de nouvelles planètes, et peut-être de la vie.
Cependant, les nuages sombres interstellaires ont la température la plus basse de la Voie lactée, environ moins 263 degrés Celsius. Il est difficile d'identifier les atomes d'hydrogène et les molécules dans les nuages sombres à cette si basse température.
Les astronomes chinois ont développé une nouvelle méthode d'observation, appelée HI Narrow Self-Absorption. En utilisant cette méthode et les radiotélescopes de l'Observatoire d'Arecibo et de Five College Radio Astronomical Observatory des Etats-Unis, ainsi que de l'Observatoire spatial européen Herschel, l'équipe de recherche chinoise a découvert le nuage sombre B227, qui a une "enveloppe" externe d'hydrogène atomique, mais un noyau dominé par l'hydrogène moléculaire.
"Notre analyse a montré que le nuage sombre a environ six millions d'années; c'est encore un bébé. Un nouveau soleil naîtra à l'intérieur de ce nuage", a annoncé le scientifique.
"Des dizaines de milliers de nuages sombres interstellaires ont déjà été découverts, mais c'était la première fois que nous avons pu observer un nuage moléculaire à sa naissance", a-t-il ajouté.
Cette découverte a rendu M. Li très confiant dans le fait de découvrir les lieux de naissance de nouveaux soleils avec FAST à l'avenir.
"La sensibilité élevée de FAST et son avantage dans la couverture du ciel nous permettront d'étudier les nuages moléculaires de la Voie lactée, ainsi que dans la galaxie d'Andromède, adjacente à notre galaxie", a-t-il noté.
"Nous avons également l'intention de coopérer avec le projet de défilement d'image de la Voie lactée de l'Observatoire de la Montagne Pourpre afin de saisir les nuages sombres à la naissance et d'étudier le nombre de nouveaux soleils qui naîtront dans notre galaxie", a-t-il indiqué.