Dernière mise à jour à 09h39 le 02/11
La Chine est devenue le premier pays au monde à synthétiser avec succès des protéines à partir de monoxyde de carbone, et elle a augmenté sa capacité de production industrielle à 10 000 tonnes, a annoncé le 30 octobre l'Académie chinoise des sciences agricoles (CAAS).
La protéine de Clostridium autoethanogenum, un nouveau type de ressource protéique alimentaire transformée à partir du monoxyde de carbone trouvé dans les gaz résiduels industriels, pourra remplacer progressivement la protéine de soja. Selon la CAAS, ce serait un avantage énorme pour la Chine, qui dépend largement du soja importés par d'autres pays.
(Photo / CFP)
Xue Min, chercheur à l'Institut de recherche sur l'alimentation animale de la CAAS, a indiqué que la production de 10 millions de tonnes de la nouvelle protéine équivaut à 28 millions de tonnes de soja importé, ce qui peut réduire les émissions de dioxyde de carbone de 250 millions de tonnes.
La Chine est le plus grand producteur et consommateur de fourrage au monde. Son manque de soja national, source de protéines alimentaires, affecte largement la sécurité alimentaire nationale.
Selon Huang Qingsheng, responsable du fourrage au Ministère de l'Agriculture et des Affaires rurales, le bétail chinois consomme 400 millions de tonnes de fourrage chaque année. « Ce fourrage contient 70 millions de tonnes de protéines, dont 60 % proviennent de soja importé », a-t-il ajouté.
Pour Dai Xiaofeng, directeur de l'Institut de recherche sur l'alimentation animale, la promotion de cette technologie est importante pour assurer la sécurité alimentaire nationale et le développement durable.
« La nouvelle ressource en protéines alimentaires développée par nos soins réduira progressivement notre dépendance à l'égard des protéines de soja importées », a-t-il noté.
Mené conjointement par l'Institut et Beijing Shougang Lanza Tech, le projet a permis de réaliser des percées dans le développement de la protéine de Clostridium autoethanogenum.
« Après six ans de recherche, l'entreprise a porté le taux de rendement de la protéine de biosynthèse à partir de gaz de monoxyde de carbone à un maximum de 85% et a réussi l'application industrielle », a expliqué Chao Wei, vice-président de Shougang Lanza Tech.
La recherche a utilisé des gaz d'échappement industriels contenant du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone et de l'eau ammoniacale comme principales matières premières pour produire la protéine de Clostridium autoethanogenum.
La Chine détient les droits de propriété intellectuelle indépendants de cette protéine auto-innovée, a-t-il souligné.
Selon un haut responsable de la société, trois entreprises mondiales ont tenté de le réaliser, mais elles ont toutes échoué lors des expériences pilotes et ont fait faillite.
Cette technologie a également été présentée la semaine dernière à Beijing lors d'une exposition sur les réalisations de la Chine en matière d'innovation scientifique et technologique au cours de la période du 13e Plan quinquennal (2016-20).