En 2008, la couverture végétale dans la zone d'expérimentation a atteint une moyenne de 60 % : elle était de 100 % pour quelques parcelles. La renaissance de la flore a été accompagnée par une renaissance de la faune. Cohabitent aujourd'hui dans la steppe loups, renards, lapins et nombre d'oiseaux sauvages, comme les cygnes et les grues cendrées.
Le défi du développement durable
La « restauration naturelle spontanée » n'est pas un concept nouveau. On le retrouve dans la philosophie chinoise qui recommande « gouverner dans le respect de la nature », ainsi que dans l'idée commune d'« interdire l'accès aux montagnes pour y planter des arbres ». Les Alpes en Europe, les zones arides dans l'Ouest des États-Unis et la vallée de Jiuzhaigou en Chine sont de bons exemples de « restauration spontanée ».
Jiang Gaoming, quant à lui, possède deux sources d'inspiration. La première est son professeur M. Bradshaw à l'Université de Liverpool, un expert de renommée internationale dans le domaine de la restauration écologique. Il avait indiqué à M. Jiang qu'il était parfois possible de rétablir l'écosystème sans rien faire, dès lors que la nature pouvait s'en charger. La seconde est la population locale de Otindag. Celle-ci avait mentionné que fermer une zone de pâturage permettrait aux herbes de pousser spontanément, mais que cette solution poserait un problème pour nourrir leurs bêtes.
Selon M. Jiang, le principe de la « restauration naturelle » est assez facile en théorie, bien plus compliqué en pratique. Le problème principal réside dans le fait qu'il faille garantir les revenus des habitants locaux au cours de cette lutte contre la désertification. La dégradation de l'environnement écologique découle de la surexploitation des ressources naturelles. Pour mener à bien une « restauration spontanée », il fallait fermer une zone spécifique. Mais comme les intérêts économiques des paysans et des éleveurs locaux en seraient affectés, ceux-ci s'opposaient à ce programme.