Le système a fait les manchettes de la presse nationale et internationale depuis l'année dernière, quand Tang Hui, mère d'une jeune fille qui avait été enlevée et violée à Yongzhou, dans la Province du Hunan, a été condamnée par le Laojiao à des peines plus sévères que pour les agresseurs de sa fille pour avoir lancé une pétition à plusieurs reprises.
Mme Tang a été libérée dans la semaine sous la pression sociale, mais les universitaires, les médias et le public ont alors commencé à remettre en question la légitimité du système.
En mars, l'une des premières promesses faites par le nouveau Premier ministre Li Keqiang a été que la Chine allait travailler sur un plan de réforme du système Laojiao d'ici la fin de l'année -c'était la première fois qu'un calendrier précis était avancé.
La décision d'abolir le système a été incluse dans le plan de réforme détaillé adopté lors de la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC, qui a pris fin mardi. Le texte intégral du plan de réforme a été rendu public vendredi.
Le plan de réforme prévoit également l'amélioration des lois relatives à la correction et à la punition. Selon le plan, les programmes de correction communautaire qui aident les anciens détenus à réintégrer la société seront également améliorés.
Le mois dernier, Zhou Qiang, Président de la Cour Suprême Populaire, a exhorté les tribunaux du pays à « prendre des mesures concertées » en contribuant à la réforme du Laojiao par la rationalisation des procédures d'audience des tribunaux pour des délits mineurs et en encourageant l'utilisation de la correction communautaire pour mieux réhabiliter les délinquants.
Cependant, Xu Xin, Professeur de droit à l'Institut de Technologie de Beijing, se demande si les systèmes correctionnels communautaires pourront remplacer efficacement le Laojiao.
Tout en approuvant la méthode de réadaptation des délinquants en les envoyant en éducation correctionnelle dans une communauté locale, le professeur de droit a dit qu'il doute que la méthode puisse être mise en œuvre sans heurts.
« Avant de faire venir un délinquant, il convient de voir si un vote est nécessaire chez les résidents des communautés locales, qui peuvent ne pas être d'accord pour recevoir un délinquant Laojiao dans leur quartier », a déclaré M. Xu.
« Deuxièmement, une communauté est un espace ouvert et interactif. Les délinquants qui purgent une peine au sein de la collectivité doivent être absolument non-violents, surtout quand il y a des personnes âgées et des mineurs autour », a-t-il ajouté.