Le président en exercice de l'Union Africaine (UA), Boni Yayi, chef de l'Etat béninois, a pris l'engagement, ce lundi à Cotonou, de faire le plaidoyer pour des dispositions à prendre en vue de l'inscription des préoccupations liées à la mise en œuvre de la campagne d'accélération pour la réduction de la mortalité en Afrique (CARMMA) à l'ordre du jour de la prochaine session de l'institution panafricaine.
"En ma qualité de président en exercice de l'Union Africaine, j'accepte de faire le plaidoyer pour des dispositions à prendre en vue de l'inscription des préoccupations liées à la mise en oeuvre de cette campagne à l'ordre du jour de notre prochaine session", a-t-il déclaré au lancement de la troisième édition de la campagne d'accélération pour la réduction de la mortalité en Afrique.
Pour le président Boni Yayi, la campagne d'accélération pour la réduction de la mortalité en Afrique (CARMMA) dont l'objectif essentiel est de mettre fin à la tragédie que subissent les femmes en donnant la vie, vise à renforcer le leadership et l'engagement des dirigeants politiques pour mobiliser les ressources et les moyens en vue de la réduction de manière significative du taux de la mortalité infantile et maternelle tant au niveau national, régional que continental.
"C'est ici le lieu de rappeler que la semaine de la CARMMA a été instaurée au Bénin depuis l'année 2010 et dont je suis heureux de lancer sa troisième édition", a-t-il indiqué.
Selon les données sanitaires du ministère béninois de la Santé, au Bénin, malgré les efforts appréciables en matière de soins prénataux (91% en 2006 contre 96% en 2007), le taux de mortalité maternelle s'établit à 397 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2006 contre 498 décès pour 100.000 naissances vivantes en 1996.
"Malgré ce déclin relatif observé au niveau de cet indicateur, ce dernier reste encore à un niveau très élevé et sa tendance évolutive reste encore loin de celle préconisée par les Objectifs du Millénaires pour le développement (OMD) : la mortalité maternelle a diminué d'au moins 5% sur les dix dernières années, mais à ce rythme, le Bénin n'atteindra pas la cible de 125 pour 100 000 naissances vivantes en 2015", soulignent les mêmes sources sanitaires.
Ces mêmes données sanitaires précisent que les causes cliniques les plus fréquentes des décès maternelles au Bénin sont les complications obstétricales telles que les hémorragies et leur persistance, l'éclampsie, les dystocies, les infections, les complications de l'hypertension artérielle, et les avortements provoqués.
Par ailleurs, précisent les mêmes données sanitaires du Bénin, l'un des principaux indicateurs de la réduction progressive du nombre de décès maternels est le pourcentage d'accouchements en présence de personnel qualifié.
"Au Bénin, la proportion d'accouchements assistés par un personnel qualifié est passée de 73% en 2001 à 78% en 2006. L'évolution de cet indicateur indique une tendance légèrement au dessus du sentier des OMD", ajoutent les mêmes sources.