L'Afrique est en "bonne posture" pour aider à la croissance de l'économie mondiale, a estimé lundi à Abidjan la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, qui voit l'année nouvelle comme celle du "renouveau africain" dans une économie globale "au ralenti".
"L'activité économique mondiale se poursuit, reprend un peu au ralenti (...) et pourtant il y a de bonnes nouvelles en ce sens que l'Afrique est en bonne posture", a déclaré Christine Lagarde dans un discours prononcé à l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire.
Selon la directrice générale du FMI, en 2013, l'économie mondiale enregistrera "un taux de croissance globale de 3,6 %" alors que "la croissance économique de l'Afrique subsaharienne devrait atteindre 5,25%".
"On voit bien que tant les pays émergents que les pays à faibles revenus sont les moteurs de la croissance économique mondiale", a conclu Mme Lagarde.
Elle explique que les pays africains sont en "position forte" parce qu'ils ont "mieux résisté que les autres pays" en construisant des "bases solides" pendant les crises financières de 2008 et 2009.
Selon elle, 2/3 des pays africains ont "protégé" leurs économies en prévenant les déficits budgétaires pour accroître les dépenses dans les secteurs de la santé, de l'éducation afin de protéger les populations vulnérables.
Christine Lagarde a révélé que, dans cette situation, les pays qui ont bénéficié d'un programme du FMI ont réalisé des " performances meilleures" que les pays qui n'ont pas conclu d'accord avec l'institution internationale.
"Ces programmes sont utiles et permettent d'avancer vite et mieux", a-t-elle indiqué soulignant que le FMI "continuera à soutenir les pays africains".
Aux députés ivoiriens, la directrice générale du FMI a présenté l'année nouvelle comme celle du "renouveau de l'Afrique".
"La Côte d'Ivoire peut être à l'avant-garde de ce renouveau africain", a-t-elle estimé plaidant pour un "deuxième miracle ivoirien".
"L'heure est venue de reconstruire, pierre après pierre, le deuxième miracle ivoirien", a dit Mme Lagarde relevant les "bases profondes" qui font "la force" de l'économie ivoirienne.
Selon elle, le pays a vécu "une période longue et difficile mais une aube nouvelle s'annonce porteuse d'espérance".
"Malgré les écueils, le gouvernement a réussi à mettre le pays sur la bonne voie", souligne la directrice générale du FMI.
Après une décennie de crise militaro-politique ponctuée par une crise post-électorale qui a fait 3 000 morts et fragilisé son économie, la Côte d'Ivoire affiche pour 2013 un taux de croissance de 8,5%.
"Ce n'est pas le hasard, c'est le résultat d'une bonne politique mise en oeuvre", explique Mme Lagarde qui met en exergue les réformes dans les secteurs du café-cacao, de l'énergie mais également l'amélioration du climat des affaires.
Pour arriver au "deuxième miracle ivoirien", le pays doit mettre l'accent sur "l'investissement humain", à travers la formation des jeunes et des femmes, "l'inclusion" par une meilleure répartition de la croissance, "la bonne gouvernance" à travers des "institutions fortes" et l'extirpation de la corruption du corps politique, a conseillé Mme Lagarde.
"Le FMI sera là", aux côtés de la Côte d'Ivoire, en tant que " partenaire, ami", a conclu Christine Lagarde.