La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a exhorté mardi toutes les parties en Égypte à s'engager dans un dialogue et à renoncer à l'usage excessif de la force, alors que le pays est secoué par cinq jours consécutifs de manifestations, au cours desquelles des dizaines de personnes ont trouvé la mort.
« Comme les évènements tragiques des derniers jours l'ont montré, l'Égypte demeure extrêmement fragile et instable et j'exhorte le gouvernement à faire un effort supplémentaire pour trouver un terrain d'entente et à lancer des actions concrètes afin de répondre à des préoccupations d'ordre public », a déclaré Mme Pillay dans un communiqué de presse.
« Il est indispensable de renforcer la participation au niveau national et l'appropriation des réformes constitutionnelles, institutionnelles, économiques et juridiques. Chaque opportunité manquée pour atteindre le consensus et chaque occurrence d'usage excessif de la force par les forces de sécurité ne font qu'aggraver une situation déjà extrêmement tendue et volatile », a dit Mme Pillay.
D'après les médias, des dizaines de personnes ont été tuées et plus de 1 000 autres blessées lors de manifestations contre le président Mohammed Morsi. Elles coïncidaient avec le second anniversaire de la révolution égyptienne, qui a mis fin en 2011 au régime de Hosni Moubarak et ouvert une période de transition dans le pays.
Dimanche, M. Morsi a déclaré l'état d'urgence et instauré un couvre-feu de 30 jours dans les districts d'Ismaïlia, de Suez et de Port-Saïd.
Mme Pillay a appelé le gouvernement à repenser de toute urgence sa réponse au soulèvement, qui se borne pour le moment à un usage excessif de la force et à un échec complet à protéger les populations, en particulier les femmes. Toutes les parties doivent s'abstenir de recourir à la violence et résoudre leurs divergences pacifiquement, sans compromettre les droits à la liberté d'expression et de rassemblement pacifiques, a souligné la Haut Commissaire.