Le chargé des relations extérieures du Mouvement national de libération de l'Azawad et député malien, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, a déclaré lundi que l' entité autonomiste touarègue qu'il représente est perçue comme "un partenaire idéal" par la France dans le cadre de son opération armée au Nord-Mali.
"Si les militaires français sont venus dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ils savent bien que nous, nous sommes déjà engagés. Ils voient en nous un partenaire idéal", a affirmé M. Ag Mohamed Assaleh, lors d'une interview accordée à Radio France International (RFI).
Le MNLA a récemment repris le contrôle de la ville de Kidal ( nord-est), après le départ des groupes djihadistes qui l' occupaient jusqu'alors, partis se réfugier dans les zones montagneuses aux alentours de cette agglomération. Les autonomistes touaregs ont bien accueilli l'arrivée des troupes françaises dans cet ancien fief islamiste, tout en s'opposant à la venue des forces maliennes ou bien ouest-africaines.
Le représentant du MNLA a précisé toutefois qu'aucune collaboration n'avait précédé l'entrée de l'armée française à Kidal, ni n'avait actuellement cours. "Je pense bien qu'il devrait y avoir des opérations communes, de partage des renseignements, d' informations", a-t-il ajouté.
Estimant que les Français sont "venus à (leur) secours et au secours de tout le Mali, pour chasser ces extrémistes (islamistes) ", le député a jugé, en revanche, "illogique" le déploiement de l' armée malienne dans les zones se trouvant sous le contrôle du MNLA, rappelant qu'ils avaient "convié ensemble à la cessation des hostilités entre (le MNLA) et le Mali".
"Et nous devons poursuivre un dialogue. Tant que ce dialogue n' a pas été poursuivi, il est illogique de voir une armée malienne avec une armée du MNLA sur un même front", a souligné M. Ag Mohamed Assaleh.
Il a, par ailleurs, nié toute responsabilité dans cette crise du Nord-Mali, qui a débuté il y a environ un an.
Il est à rappeler que ce sont les rebelles touaregs du MNLA qui ont, en premier lieu, provoqué la partition du Mali, en occupant le territoire de l'Azawad, dont ils revendiquent l'indépendance et qui recouvre les trois gouvernorats de Tombouctou, Gao et Kidal ( Nord du Mali).
Ils ont, de fait, initié, en mars dernier, l'occupation armée de la région nord du pays ouest-africain, avant d'être épaulés puis dépassés par des groupes islamistes, aux mains desquels cette partie du territoire malien est tombée dès juin.
"Nous n'avons aucune responsabilité (dans cette crise du Nord- Mali), parce que nos objectifs d'abord, c'est de libérer nos territoires (..) et ensuite, de faire la guerre aux narco- terroristes", a martelé ce membre du MNLA.