Le ministre algérien des Finances Karim Djoudies a officiellement lancé l'Office central de répression de la corruption (OCRC) dimanche à Alger, rapporte l'agence de presse algérienne APS.
"L'Etat ne ménagera aucun effort pour lutter contre la corruption et tout autre type de crime économique", a déclaré le ministre Djoudies lors de l'inauguration du siège l'OCRC.
Pour sa part, le magistrat et directeur général de l'OCRC, Abdelmalek Sayah a affirmé que l'aménagement et l'inauguration du siège "traduit la volonté de l'Etat de lutter contre la corruption ".
L'OCRC, qui est régi par le décret présidentiel du 8 décembre 2011 ainsi que par les dispositions la loi 06-01 du 20 février 2006 concernant la lutte contre la corruption, peut recourir à l' auto-saisine en exploitant les informations rapportées par la presse ou par d'autres sources, comme il peut être saisi par l' Inspection générale des finances (IGF), la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), les Commissions nationales des marchés, les services de police ou encore par de simples citoyens.
Le lancement officiel de cet organisme intervient quelques semaines après la révélation du scandale de corruption qui a touché la plus importante compagnie du pays, Sonatrach.
Selon la presse italienne et canadienne, les sociétés Saipem ( Italie) et SNC Lavalin (Canada) ont versé des centaines de millions de dollars à Farid Bedjaoui, neveu de l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, pour obtenir des milliards de dollars de contrats avec Sonatrach.
De hauts cadres des trois compagnies et des responsables du ministère algérien de l'Energie et des Mines seraient également impliqués, selon les mêmes sources.
A la veille de la célébration du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l'Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA, centrale syndicale) qui coïncide avec le 24 février de chaque année, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a déclaré, dans un message écrit, ne pas pouvoir "passer sous silence" les scandales qui secouent depuis quelques jours la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, tout en appelant la justice à faire son travail.