L'établissement d'un bilan politique, socioéconomique et culturelle, établir un inventaire des ressources naturelles, matérielles et humaines et l'arrêt d'un état des lieux sur la conjoncture au double plan régional et mondial devront constituer les ingrédients d'un "lexique de la transition démocratique en Tunisie", a plaidé jeudi le secrétaire de l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT).
Inaugurant la 2e phase de l'initiative de la centrale syndicale (UGTT) portant sur un dialogue national autour des dossiers prioritaires de l'actuelle Tunisie, M. Abassi a estimé que "le diagnostic de la situation doit être fondée sur une vision objective des échecs et des acquis réalisés auparavant".
Selon le patron de l'UGTT, "force sera de prospecter la situation actuelle d'une manière réaliste, détecter les enjeux, identifier les risques et bien saisir les opportunités offertes".
Après avoir boycotté le premier round de ce dialogue national entamé le 16 octobre 2012, deux partis de la Troïka (coalition tripartite majoritaire au pouvoir) à savoir le mouvement islamiste Ennahdha et le parti laïc du Congrès pour la République (parti du chef de l'Etat) ont finalement accepté de se remettre à la même table de dialogue convoquée il y a sept mois.
"C'est une preuve tangible de la maturité de la classe politique et de la conscience quant à l'importance de faire prévaloir le dialogue et le reconnaissance d'autrui", a commenté M. Abassi. "La Tunisie vous exhorte à ignorer ce qui vous désunit, a- t-il poursuivi, et à axer vos efforts sur les questions qui vous préoccupent à savoir le rejet de la violence toutes formes confondues et l'établissement d'une feuille de route claire pour le reste de la période transitoire".
Le secrétaire général de l'UGTT a averti que "la Tunisie ne peut plus supporter davantage de tensions sociales et politiques" dont les impacts affecteront directement l'économie du pays "et ne font qu'approfondir l'exclusion et la marginalisation dans les rangs de la jeunesse tunisienne outre la détérioration du pouvoir d'achat des travailleurs et de la classe moyenne".
Sur un autre plan, la persistance de ces tensions, toujours selon M. Abassi, ne fait qu'handicaper le développement dans les provinces intérieures du pays d'autant plus que tout cela sera de nature à éparpiller la concentration des forces militaires sur la préservation de l'intégrité territoriale tunisienne et le contrôle des frontières face à la contrebande, le trafic d'armes et de stupéfiants et des menaces terroristes.