La réussite de la transition tunisienne reste tributaire d'une alliance complémentaire et solidaire entre la légitimité électorale et le consensus national autour des principales questions prioritaires du pays, a souligné jeudi le chef du gouvernement tunisien Ali Laarayedh lors de l' ouverture du deuxième round du dialogue national.
S'adressant à des représentants d'une cinquantaine de partis politiques et plus de 40 associations de la société civile, M. Laarayedh a estimé que le seul choix restant pour son gouvernement afin de bien gouverner les affaires publiques de cette dernière phase de transition est de "suivre une approche participative et responsable impliquant l'Etat et les différentes composantes de la société civile en plus des forces vives de la scène politique nationale".
Face à un héritage politique de l'ancien régime, a-t-il dit, "gérer une période transitoire post-révolution est une mission délicate et un défi majeur que l'actuel gouvernement doit relever".
Le Premier ministre tunisien a profité de l'occasion pour appeler les partenaires politiques de son pays à soutenir les efforts des institutions sécuritaires de l'Etat (armée, garde nationale et forces de sécurité) dans le cadre de la lutte contre la violence et la montée du terrorisme.
D'après M. Laarayedh, "prévaloir les intérêts personnels et partisanes ainsi que la polarisation politique sur des affaires virtuelles au détriment de l'intérêt suprême de l'Etat tunisien ne fait qu'aggraver la situation et affaiblir la capacité de l'Etat à faire face aux crises".
Etant l'un des hauts dirigeants du parti islamiste Ennahdha majoritaire au pouvoir, le chef du gouvernement tunisien s'attend, selon plusieurs experts participants à ce 2e round du dialogue national, à traiter des dossiers urgents ayant des répercussions directes sur la sécurité nationale et la stabilité du pays.
Il s'agit principalement de l'ouverture d'une enquête sur les ligues de protection de la révolution soupçonnées d'être derrière certains actes de violence à travers le pays outre la lutte contre la menace terroriste qui coïncide avec l'enclenchement d'un bras de fer à hauts risques entre les forces de sécurités et la mouvance salafiste-djihadiste (branche radicale des islamistes) remarquablement représentée en Tunisie par le groupe "Ansar Chariaa" (partisans de la loi islamique) pointé par le chef du gouvernement tunisien en tant qu'organe lié au réseau d'Al-Qaïda.