Les représentants du parti islamiste Ennahdha, qui dirige la coalition au pouvoir en Tunisie, se sont retirés du deuxième round du dialogue national sur initiative de l' Union générale tunisienne du Travail (UGTT) avant de revenir sur sa décision suite à l'intervention du secrétaire général de l'UGTT Houcine Abbassi, a constaté le correspondant de l'Agence de presse Xinhua.
La décision de quitter les travaux de la journée inaugurale de ce deuxième round survient suite à l'intervention du secrétaire général du Parti des Patriotes démocrates unifié Zied Lakhdar accusant Ennahdha d'être impliquée dans l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd.
Assassiné par balles le 6 février dernier tout près de sa maison dans la capitale tunisienne, Chokri Belaïd était le leader du Parti des Patriotes démocrates unifié et un militant anti- islamistes de premier plan.
La séance inaugurale de cette deuxième manche du dialogue national, démarré le 16 octobre 2012, a été également marquée par le boycott par certaines associations de la société civile ainsi que des membres de partis de l'opposition du discours du président de la République Moncef Marzouki.
Cette réaction qui a eu lieu en signe de protestation contre la position du président Marzouki qui a critiqué l'interdiction faite aux étudiantes tunisiennes "nikabées" (portant le voile) de passer les examens universitaires.
Les travaux de ce dialogue national se poursuivent en présence d'une cinquantaine de partis politiques et plus de 40 associations représentant la classe ouvrière et la société civile tunisiennes.
Parmi les dossiers brulants qui sont à l'ordre du jour de deuxième round figurent la dissolution des ligues de protections de la révolution (associations pro-islamistes créées après la révolution), une demande incessante de l'opposition voire même une condition fondamentale dans l'aboutissement à un processus final.
Il s'agit également de renforcer le processus réussi lors de la dernière conférence des partis politiques représentés à la Constituante sur le régime politique du pays, des dates fixes pour l'approbation de la Constitution (prévue pour juillet 2013) et pour les élections générales dont la tenue ne devrait pas dépasser, selon les hauts responsables tunisiens, fin 2013 précisément durant la période octobre-décembre 2013.