A sa première participation à un sommet de l'Union africaine (UA), le nouveau président kényan Uhuru Kenyatta a reçu lors du 21e sommet tenu à Addis-Abeba en Ethiopie un soutien capital de ses pairs africains qui demandent l' arrêt des poursuites menées à son encontre pour crimes contre l' humanité par la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye aux Pays-Bas.
Kenyatta, fils du premier président kényan Jomo Kenyatta dont la mémoire est célébrée par les festivités commémoratives des 50 ans de création de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), l' ancêtre de l'UA, figure parmi d'autres responsabilités politiques de son pays poursuivies par la CPI pour les violences lors de la présidentielle de 2007 ayant causé plus de 1.500 morts, d'après le bilan officiel.
Trente-trois chefs d'Etat et de gouvernement réunis lors du sommet lancé samedi au siège de l'organisation panafricaine dans la capitale éthiopienne exigent l'arrêt de ces poursuites en soulignant la nécessité pour « la justice internationale (de) prendre en compte les préoccupations de paix et de sécurité » au Kenya, d'après le projet de déclaration finale en cours d' élaboration.
En d'autres termes d'après ces leaders, l'élection d'Uhuru Kenyatta à la présidence kényane, une victoire reconnue par son adversaire, l'ex-Premier ministre Raila Odinga, consacre un environnement favorable à consolidation de la normalisation du pays.
Dans ses critiques contre un instrument au service des anciennes puissances coloniales, l'UA avait déjà remis en cause dans une déclaration en 2011 les mandats d'arrêt de la CPI émis à l'encontre du colonel Mouammar Kadhafi mais sans que sa requête soit d'effet, le dirigeant libyen ayant été tué dans la foulée de l'intervention de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord ( OTAN) contre son régime.
Depuis lors, une déclaration avait adopté la création d'une juridiction propre à l'Afrique pour juger ses dirigeants accusés de violation des droits d'homme, mais le projet n'a jamais avancé pour sa concrétisation.