Le système de formation professionnelle en Côte d'Ivoire se trouve de plus en plus à l'épreuve de la lutte pour l'insertion socio-professionnelle des jeunes.
A plusieurs occasions, les autorités et les experts ont insisté sur une adéquation entre la formation des étudiants et le marché de l'emploi.
Pour des responsables du ministère ivoirien en charge de la Formation professionnelle, l'insertion des jeunes sur le marché du travail se fait difficilement sans qualification professionnelle concrète.
"Il est nécessaire qu'il y ait une adéquation entre la formation et l'emploi mais aussi un cadre réglementaire qui permette d'offrir des emplois aux jeunes. Ainsi, les jeunes pourront recevoir des compétences centrées sur un métier précis dans le but d'accroître la productivité de la main d'oeuvre nationale, lutter contre le chômage et le sous-emploi", a expliqué un responsable.
Lors d'un séminaire sur le système Licence master doctorat (LMD) qui s'inscrivait dans le cadre des réformes de l'enseignement supérieur ivoirien, le conseiller technique du ministre ivoirien de l'Enseignement supérieur Adama Coulibaly avait insisté sur l'harmonisation des programmes de formation qui favoriseront une satisfaction des besoins des entreprises.
DES PERSPECTIVES POUR LES DIPLÔMÉS
Du côté des experts et des formateurs, l'adéquation entre la formation et l'emploi constitue également une préoccupation, et des structures de formation sont déterminées à donner des perspectives professionnelles pour les diplômés.
"Nous en avons tenu compte dans la formation avons beaucoup apportée aux jeunes cadres dans plusieurs domaines tels que l'aéronautique", a souligné le directeur général de l'institution de formation professionnelle KBA Alain Kouassi.
"Au-delà de la formation administrée aux étudiants qui leur a permis de trouver des emplois salariés, nous avons aussi pu " fabriquer" des opérateurs économiques qui ont monté leurs propres entreprises en créant des emplois", a précisé M. Kouassi.
Celui-ci a indiqué par ailleurs que des responsables de structures de formation qui ont pris la "pleine mesure" de la nécessité d'une synergie entre la formation des jeunes et les opportunités d'emploi bataillent également pour la reconnaissance des diplômes non seulement en Côte d'ivoire mais aussi à l'échelle internationale, afin de multiplier les chances d'insertion des jeunes diplômés. LES UNIVERSITÉS PUBLIQUES S'IMPLIQUENT
Les universités ivoiriennes s'impliquent tout aussi dans cette quête d'harmonie entre la formation des étudiants et les perspectives d'emploi.
Fin mai, les responsables de l'université de Cocody (est d'Abidjan) et ceux de la Chambre européenne du commerce ont envisagé de travailler en synergie afin de répondre aux besoins d'emploi.
"Nous voulons des formations qui soient adaptées aux besoins de nos entreprises. Parce que la carence de professionnels sur le marché du travail et le manque de qualification des demandeurs d'emploi est un problème ici. Or nous savons tous que sans les ressources humaines de qualité, nous ne pouvons avancer", ont énoncé les porte-parole de la délégation de la chambre de commerce Henry Bédarida et Thierry Colatrella.
Pour ceux-ci qui affirment procéder à 1 000 recrutements par an, il s'agit de réfléchir à la mise en place des passerelles qui feront que les jeunes diplômés puissent intégrer aisément les entreprises.
Les opérateurs économiques entendent ainsi répondre à un besoin criant de faire face au chômage galopant de jeunes diplômés qui sortent des universités et grandes écoles et qui restent avoir un premier emploi.
La question de l'emploi constitue une problématique majeure en Côte d'Ivoire où selon des statistiques officielles, l'on dénombre plus de quatre millions de jeunes diplômés en quête du premier emploi.
Experts des domaines de la formation et de l'emploi et autorités ivoiriennes ont ainsi convenu de conjuguer leurs efforts pour juguler le fléau à travers plusieurs actes tels que la création des structures d'insertion et l'adéquation entre les connaissances reçues et l'emploi sur le terrain.