Pour Yu Jianhua, responsable de la gestion de la pollution de l'air au Bureau municipal de protection de l'environnement de Beijing, les véhicules ne sont pas simplement des moyens de transport à Beijing, ils constituent également une partie difficile de la « course » contre la pollution.
« Nos efforts pour réduire les émissions ont fait meilleure figure dans la course ces dernières années, mais la concurrence devient de plus en plus ardue pour nous », a indiqué M. Yu.
Un épais smog a enveloppé la capitale à plusieurs reprises depuis janvier, suscitant des inquiétudes pour la santé parmi les résidents.
Et c'est une menace qui ne semble pas vouloir se dissiper bientôt.
Selon des statistiques officielles, en 2012, le nombre de résidents à long terme de Beijing avait augmenté de 507 000 personnes par rapport à l'année précédente, pour atteindre 20,69 millions, et la consommation d'énergie était en hausse de 84 % par rapport à l'année précédente.
Selon les évaluations du gouvernement, ces pressions additionnelles sont l'équivalent d'ajouter une petite ou moyenne ville à Beijing.
Mis à part l'accroissement de la population et la consommation d'énergie, les véhicules dans la ville sont les principaux éléments contribuant à la pollution de Beijing − et un élément qui continue d'augmenter.
Un rapport publié en février par une équipe de recherche relevant de l'Académie des sciences de Chine a révélé que les gaz d'échappement des véhicules comptent parmi les sources principales de la pollution de l'air à Beijing, contribuant, dans la ville, jusqu'au quart des PM2,5, les particules dans l'air mesurant moins de deux micromètres et demi de diamètre.
Vers la fin de l'année dernière, quelque 5,2 millions de voitures étaient enregistrées à Beijing, et on s'attend à ce que le nombre atteigne 5,3 millions cette année, ajoutant plus de pression aux efforts de protection de l'environnement de la ville, a confié M. Yu.
En dépit de la politique du gouvernement municipal qui plafonne à 240 000 par année la quantité de nouvelles voitures enregistrées dans la ville, le nombre total de véhicules augmente toujours, selon M. Yu; il invite donc les citoyens à diminuer l'utilisation des voitures privées et à opter plutôt pour le transport en commun.
Bien que cela coûte aussi peu que 0,4 yuan pour prendre l'autobus ou 2 yuans (0,33 $US) pour le métro, un grand nombre de résidents utilisent le transport public à contrecœur.
« Je dois rencontrer au moins trois clients par jour, me déplacer dans la ville, et utiliser le transport en commun me prend beaucoup plus de temps », confie Henry Ma, directeur d'une compagnie de capitaux à risques de Beijing. « Beijing est trop vaste. » De plus, les voitures privées restent un important symbole de statut. « Si je prends un autobus pour rencontrer mon client, il pourrait douter de mes compétences à faire des affaires », confie M. Ma.
D'ailleurs, les experts ont proposé que les efforts de lutte contre la pollution de l'air soient intégrés à l'urbanisme.