Le Kenya va décréter une loi pour renforcer la lutte contre la prolifération des armes à feu illicites dans le pays, a indiqué jeudi un responsable gouvernemental.
Le directeur du Bureau kenyan sur les armes légères Patrick Ochieng a déclaré à la presse à Nairobi que la loi renforcera les peines afin de dissuader les gens d'acquérir des armes illégales.
"La stratégie du Kenya en matière d'armes illicites consiste en partie à adopter une loi destinée à lutter contre la prolifération des armes qui constituent une menace importante pour la paix, la sécurité et la stabilité", a expliqué M. Ochieng.
Il a tenu ces propos lors d'une réunion du Comité directeur du Projet de l'Union africaine (UA)-Union européenne (UE) sur la lutte contre l'accumulation et le trafic des armes à feu sur le continent.
Ont assisté à la réunion plus de 50 experts en sécurité pour discuter des activités proposées dans le cadre de la seconde phase du projet, laquelle s'étendra de juillet 2013 à juin 2016.
M. Ochieng a indiqué que la Commission européenne a fourni une aide financière de 3,3 millions d'euros pour la première phase du projet qui a démarré en janvier 2010.
"La nouvelle législation garantira qu'avant de pouvoir détenir une arme à feu les personnes devront subir un processus d'examen rigoureux", a précisé M. Ochieng.
Au Kenya, l'utilisation des armes à feu a atteint des niveaux alarmants au cours de la décennie écoulée, un phénomène qui serait dû aux frontières poreuses du pays, notamment le long de la frontière avec la Somalie.
Le Kenya, situé dans l'est de l'Afrique, est entouré de pays qui ont connu pendant de nombreuses années des conflits civils qui ont largement contribué à l'afflux d'armes illégales dans les mains des gangsters et des voleurs de bétail.
Selon une source policière, dans certains quartiers de Nairobi, les pistolets illégaux se vendraient 140 dollars pièce, tandis que des armes de gros calibre comme les AK-47 se monnayeraient trois fois plus cher.