Le gouvernement sud-africain a échoué à remplir son objectif de redistribuer 30 % des terres aux habitants noirs pour 2014, a déclaré jeudi le président Jacob Zuma.
Depuis la fin de l'apartheid en 1994, le gouvernement règle les questions de réforme agraire par des réformes des systèmes de restitution, de redistribution et de location foncière mais les progrès sont lents, a déclaré M. Zuma lors d'un diner de gala marquant le centenaire de la Loi agraire de 1913 au Cap.
"Nous avons reconnu que l'objectif de redistribution de 2014 n'avait pas été rempli. Seuls 6,7 millions d'hectares de terres arables ont été transférées jusqu'à présent par les mesures de redistribution et de restitution", a déclaré M. Zuma. La Loi de 1913 sur les terres indigènes, adoptée par l'Union d'Afrique du Sud, accordait 80 % des terres à une minorité blanche représentant moins de 20% de la population, tout en empêchant les habitants noirs d'acheter ou d'occuper ces terres sauf en tant qu'employés d'une "personne blanche".
Cette loi a été appliquée pendant 78 ans avant d'être révoquée en 1991.
M. Zuma a indiqué que cette loi avait causé pendant de nombreuses années "des dégâts énormes, si bien que malgré 22 années écoulées depuis, l'héritage de cette loi persiste".
Malgré leur lenteur, des progrès de la réforme agraire sont bel et bien réalisés, a souligné M. Zuma.
Au total 4 813 exploitations agricoles ont été transférées à des noirs par le biais de différents programmes de redistribution depuis 1994, représentant plus de quatre millions d'hectares et bénéficiant à 230 886 personnes, selon M. Zuma.
Il a souligné que la réforme agraire ne se limitait pas à la quantité de terre transférée aux bénéfiaires, mais qu'elle devait inclure des transferts de compétence.
Les bénéficiaires doivent être en mesure d'utiliser la terre de manière productive pour créer des emplois, de la sécurité alimentaire, et attirer des jeunes gens vers l'agriculture, a déclaré M. Zuma.
Il a promis que le gouvernement fournirait de meilleures incitations aux agriculteurs commerciaux disposés à et capables de fournir un soutien aux petits exploitants agricoles.
"Nous fournirons également un soutien postérieur adapté aux nouveaux propriétaires pour que la terre puisse continuer d'être productive".