La sécurisation du processus électoral demeure une préoccupation des acteurs politiques guinéens de la mouvance, de l'opposition et des partenaires techniques étrangers, dont le système des Nations Unies en Guinée.
Pour ce faire, une réunion technique a été convoquée mercredi par les membres du comité de suivi des accords signés le 3 juillet au terme du dialogue politique inter-guinéen, pour discuter de tous les paramètres liés à la sécurisation du processus électoral.
Au cours de cette réunion, le ministre guinéen de l'Administration du territoire et de la Décentralisation Alhassane Condé a rassuré les partis politiques de l'opposition, de la mouvance et du centre de l'engagement du gouvernement à garantir "la neutralité de l'administration centrale et déconcentrée'', pour permettre à tous les candidats aux élections législatives de jouir des mêmes prérogatives et des mêmes chances.
Il a ensuite rappelé la nécessité d'impliquer tous les acteurs politiques et les partenaires au développement pour la sécurisation des élections et éviter ainsi des dérapages et des affrontements entre groupes sociaux dans les régions administratives du pays.
Pour sa part, le ministre guinéen délégué à la défense national Maitre Abdoul Kabelè Camara a invité les acteurs intéressés par les élections à respecter les termes des engagements et des lois, pour faciliter le maintien d'ordre à Conakry et dans les villes à l'intérieur du pays.
Selon lui, aucun militaire à l'exception des gendarmes ne prendra part dans le dispositif de maintien d'ordre pour la sécurisation du processus électoral.
"Les militaires ne seront pas mêlés au processus électoral quelques soit leur rang, en dehors des gendarmes qui vont opérer à coté de la police'', a indiqué M. Camara, avant d'ajouter que "cette mission incombe essentiellement aux agents de la police nationale et de la gendarmerie nationale qui seront formés à cet effet".
Toutefois, le ministre délégué à la défense nationale a exhorté les leaders politiques à s'impliquer davantage dans la sensibilisation et l'éducation de leurs militants et sympathisants, pour adopter un comportement civique et patriotique durant les périodes électorales.
Le haut commandant de la gendarmerie nationale et de la justice militaire Général Ibrahima Baldé a expliqué les dispositions prises pour remettre en place la Force spéciale pour la sécurisation du processus électoral (FOSSEPEL), dont la mission principale est de maintenir la paix et la quiétude sociale avant, pendant et après les élections législatives.
Pour y parvenir, les agents de cette force seront déployés sur l'ensemble du territoire national, notamment au niveau des 33 CEPI (Commissions électorales préfectorales indépendantes) et des 333 CESPI (Commissions électorales sous préfectorales indépendantes), pour sécuriser les citoyens et le processus du vote.
Pour finir, le chef de la délégation de l'opposition guinéenne et secrétaire politique du parti de l'Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG) Aliou Condé a souhaité que l'appareil administratif soit tenu à l'écart de l'organisation des élections afin d'éviter toute tentative de fraude du scrutin.
En 2010, lors de l'élection présidentielle, 16 000 hommes (8 000 policiers et 8 000 gendarmes) de la FOSSEPEL avaient été formés et déployés dans tout le pays, dans le cadre de la sécurisation du processus des élections et assurer en parallèle la sécurité des citoyens guinéens.