Le ministre égyptien de la Défense, Abdel-Fattah al-Sisi, a appelé mercredi les Egyptiens à descendre dans la rue vendredi pour autoriser l'armée et la police à lutter contre les potentielles violences.
"Pour tous les Egyptiens, nous avons fait tout ce que vous nous avez demandé de faire et je souhaite que tous les Egyptiens honorables nous autorisent à combattre le terrorisme et la violence", a déclaré M. al-Sisi lors d'une cérémonie de remise de diplôme à l'Académie navale d'Alexandrie, ville côtière du nord de l'Egypte.
"Nous sommes à un carrefour et l'armée n'est commandée que par la volonté du peuple", a-t-il souligné.
M. al-Sisi a déclaré que la feuille de route établie par l'armée après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi "ne pouvait être modifiée".
"Nous avons dit à toutes les parties nous ayant rendu visite que l'Egypte est prête pour des élections supervisées par le monde entier. Nous voulons que le monde entier fasse l'éloge de ces élections", a-t-il poursuivi.
Appelant l'armée, la police, les forces politiques, Al-Azhar (principale autorité sunnite d'Egypte) et l'église à remplir leur rôle national, le chef de l'armée égyptienne a déclaré : "Nous ne pouvons attendre qu' un gros problème ne survienne. Je vois que certains veulent pousser le pays dans un tunnel sombre".
Niant les rumeurs selon lesquelles des conflits internes existaient au sein de l' armée, M. al-Sisi a affirmé que l'armée égyptienne était unie.
Ces propos interviennent alors que l'Egypte est en proie à une vague de violences depuis la chute du régime Morsi.
D'après un communiqué rendu public mercredi par le ministère de la Santé, l'Egypte a été le théâtre lundi et mardi de nouveaux affrontements entre les partisans et les opposants à Mohamed Morsi sur la place Rabaa al-Adawiya dans le quartier cairote de Nasr City, sur la place Tahrir (centre-ville du Caire) et dans la ville de Kalyoub, située à la périphérie de la capitale. Le bilan de ces affrontements s'élève à 15 morts et 90 blessés.