A moins de quatre mois des élections générales (présidentielle et législative) du 24 novembre en Guinée- Bissau, l'échiquier politique guinéen, resté longtemps en léthargie, commence à s'animer, constatent les analystes politiques.
Déjà, trois personnalités ont annoncé leur intention de se présenter à l'élection présidentielle : Carlos Gomes Junior, l' ancien Premier ministre évincé par les militaires le 12 avril 2012, le professeur Tcherno Djaló, ancien ministre de l'Éducation et Helder Vaz, ancien directeur de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP), également ancien dirigeant du Mouvement Ba-Fata.
Un quatrième candidat, Paulo Gomes, ancien administrateur pour l'Afrique à la Banque mondiale, est annoncé par ses proches mais ne s'est pas encore prononcé publiquement.
Carlos Gomes Junior, leader du PAIGC, ancien parti au pouvoir, en exil au Portugal, avait remporté le premier tour de la présidentielle de 2012 et était bien placé pour le second tour qui n'a pas eu lieu à cause du coup d'état. Son retour est considéré par l'armée et une frange de politiciens comme une menace pour la paix et la stabilité en Guinée-Bissau, en raison de la controverse qui existe autour de lui. Il est notamment suspecté d'être à l' origine de l'assassinat de deux députés de son parti, Baciro Dabo et Helder Proença. Mais les enquêtes n'ont donné aucun résultat jusqu'à présent.
Son parti, le PAIGC, s'était divisé avant la présidentielle de 2012. Aujourd'hui son principal rival, Manuel Sherifo Nhamadjo, assure l'intérim de la présidence de la République, aux termes d' un accord de sortie de crise conclu par la classe politique sous la pression de la communauté internationale.
Paulo Gomes, selon des sources proches de l'économiste, serait en train de réunir les 5 000 signatures nécessaires, selon la loi, à sa candidature.
Récemment, l'ancien haut fonctionnaire avait organisé un forum dans le pays pour attirer les investisseurs potentiels en Guinée- Bissau. Pour sa part, Tcherno Djaló, ancien ministre de l'Éducation et de l'Enseignement Supérieur (2005-2007), actuellement professeur à l'Université lusophone de Lisbonne, a annoncé son intention depuis le 30 juillet de briguer la présidence de la République.
Quant à Helder Vaz, ancien dirigeant du parti Ba-Fata, considéré comme une alternative au PAIGC après l'ouverture politique en Guinée-Bissau en 1991, il est de retour pour tester son poids politique, après dix ans d'absence. Il a démissionné de son poste de directeur général de la CPLP pour être éligible.
Les élections de novembre devraient consacrer le retour de la Guinée-Bissau à une vie constitutionnelle normale après le coup d' état d'avril 2012.