La décision de Soumaïla Cissé de reconnaître sa défaite face à son rival Ibrahim Boubacar Keïta dans la nuit de lundi à mardi à Bamako, alors que les résultats provisoires officiels ne sont pas encore publiés, est un signe d' apaisement politique, a estimé à Xinhua Christopher Fomunyoh, le représentant du National Democratic Institute (Ndi) américain.
"Ça va apaiser le climat politique, rassurer le climat politique dans leur désir de sortir de la crise et jeter les bases d'un retour de la démocratie malienne dans son plein épanouissement", a déclaré Christopher Fomunyoh qui faisait partie d'une équipe d'observateurs électoraux de l'élection présidentielle malienne réunis au sein d'un Pôle d'observation citoyenne électorale (POCE). Contre toute attente alors que les résultats provisoires officiels restent attendus, Soumaïla Cisssé est allé féliciter son adversaire à sa résidence de Bamako lundi soir aux environs de 21h locales (même heure GMT) pour sa victoire et a par la même occasion concédé sa défaite, affirmant qu'il était disposé à accompagner celui-ci dans sa mission à la tête du Mali. Arrivé en tête au premier tour avec 39,79% des voix contre 19,70% pour le candidat de l'Union pour la République et la démocratie ( URD), Ibrahim Boubacar Keïta, candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), était présenté par les pronostics comme le grand favori du second tour tenu dimanche dans un climat jugé globalement positif de transparence et de crédibilité par les observateurs. Il était soutenu par une coalition comprenant la majorité des recalés du premier tour du 28 juillet sous le slogan de "Le Mali d' abord". Selon la loi électorale, le ministère en charge de l' Administration territoriale a jusqu'à cinq jours après la date du scrutin pour proclamer les résultats provisoires officiels après avoir totalisé les procès-verbaux transmis par les bureaux de vote. La Cour constitutionnelle n'est quant à elle soumise à aucun délai pour la proclamation des résultats définitifs. L'acte de Soumaïla Cissé de reconnaître sa défaite met de ce fait un terme au suspens des Maliens pour connaître le nom de leur futur président pour les cinq prochaines années.