La Commission européenne a exprimé mardi sa préoccupation sur la visite du ministre soudanais de la Défense, Abdel Raheem Muhammad Hussein, en République centrafricaine.
Abdel Raheem Muhammad Hussein avait assisté le 18 août à l'investiture du président centrafricain Michel Djotodia à Bangui, en représentant le chef de l'Etat soudanais Omar el-Béchir. Cette cérémonie avait surtout réuni les présidents tchadien et congolais, Idriss Déby et Denis Sassou Nguesso.
Dans une déclaration, la Haute Représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de défense ainsi que la vice-présidente de la Commission européenne, Mme Catherine Ashton, a souligné la préoccupation de l'UE vis-à- vis de la "non-application du mandat d'arrêt" contre Abdel Raheem Muhammad Hussein. "Ceci constitue une violation des obligations de la République centrafricaine en tant que partie au Statut de Rome. L'UE est un fervent partisan de la Cour pénale internationale (CPI) en tant qu'instrument précieux dans la lutte contre l'impunité pour les crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale", a-t-elle affirmé.
Abdel Raheem Muhammad Hussein et quatre autres dignitaires soudanais sont, depuis mars 2012, sous un mandat d'arrêt de la CPI, qui les accuse pour sept chefs de crimes contre l'humanité ( persécution, meurtre, transfert forcé, viol, actes inhumains, emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté et torture) et six chefs de crimes de guerre (meurtre, attaques contre la population civile, destruction de biens, viol, pillage et atteintes à la dignité de la personne) perpétrés lors de la crise de Darfour en 2003 et 2004.
La CPI est entrée en fonction en juillet 2002, sur la base du Statut de Rome adopté en juillet 1998 dans la capitale italienne. Depuis certains temps, elle est souvent mise en cause par des pays africains pour ne viser que des Africains jusqu'à présent.